Les psychologues appellent cela une «dissonance cognitive»: lorsque nos actions sont en désaccord avec nos convictions (exemple: un écologiste convaincu craque pour un superbe 4x4), nous nous trouvons logiquement dans une position inconfortable. Pour mettre fin à cela lorsque l'acte est consommé (le chèque signé chez le concessionnaire), une seule solution: modifier légèrement nos croyances afin d'atteindre à nouveau l'harmonie (mon nouveau 4x4 n'est après tout pas plus polluant au kilomètre que la vieille voiture de mon oncle).
Ce phénomène nous permettant de ne pas nous sentir hypocrite est connu en psychologie depuis les années 50, mais les mécanismes qui le commandent dans notre cerveau demeuraient un mystère. De récents travaux menés à l'Université de Californie ont soulevé un coin du voile: apparemment, notre cerveau est tellement bien équipé pour contourner ses propres principes qu'il est même étonnant que nous respections certains d'entre eux!
Cameron Carter et son équipe ont étudié à l'aide d'IRM les cerveaux de volontaires à qui l'on demandait d'écrire des avis contraires à leurs opinions, à savoir que le test qu'ils venaient de subir, particulièrement pénible, était tout à fait agréable. On payait une partie des volontaires; à l'autre partie, qu'on ne payait pas, on disait que ces avis seraient lus par de futurs volontaires.
Les scientifiques ont ainsi identifié deux parties du cerveau actives lors des avis mensongers. Résultat intéressant, le cerveau de ceux qui mentaient en sachant que leurs avis seraient lus était beaucoup plus actifs que dans le cas de ceux qui étaient payés pour écrire des contre-vérités dans le vide et contre de l'argent. Et ceux qui mentaient à des patients étaient beaucoup plus convaincants. Leur cerveau avait agit de manière particulièrement efficace pour les soutenir dans leur hypocrisie et leur éviter un sentiment d'inconfort...
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Image de une: image d'un cerveau humain par BlatantNews.com via Flickr