Sports

Depuis 1994, on ne s’ennuie jamais avec l’équipe de France

Temps de lecture : 3 min

Retour sur vingt-deux ans de compétitions de l’équipe nationale, entre exploits sportifs et drôles de polémiques.

Patrice Evra, Samuel Umtiti, Hugo Lloris, André-Pierre Gignac et Laurent Koscielny après le match contre le Cameroun, le 30 mai 2016 | FRANCK FIFE/AFP
Patrice Evra, Samuel Umtiti, Hugo Lloris, André-Pierre Gignac et Laurent Koscielny après le match contre le Cameroun, le 30 mai 2016 | FRANCK FIFE/AFP

Si une chose est sûre, c’est que, depuis 1994, personne ne s’ennuie avec l’équipe de France. Chaque campagne (ou presque) a donné lieu a des succès extraordinaires ou des descentes en enfer. En 2014, parmi les raisons pour lesquelles nous conseillions aux supporters du monde entier de soutenir l’équipe de France, nous avions signalé celles données par SB Nation, qui trouvait que, si le football pratiqué par la France est plutôt agréable à suivre, «quand la France cesse d’être bonne, c’est toujours drôle», avant de résumer les quatre dernières Coupe du monde ainsi:

«Héros nationaux, profondément gênants, ZINEDINE ZIDANE DONNANT UN COUP DE TÊTE À MARCO MATERAZZI EN FINALE DE LA COUPE DU MONDE, guerre civile à petite échelle.»

Impossible de savoir comment cet Euro va tourner pour les hommes de Didier Deschamps, mais on peut déjà dire que l’on a déjà assez eu de polémiques pour la durée de la compétition, et ce, avant même qu’elle ait commencé.

Buts en or et sauveur inattendu

Champions du monde, puis champions d’Europe: 1998-2000, deux années dorées pour le football français, où les Bleus marchent sur l’eau, d’abord devant leur public, puis en Belgique et aux Pays-Bas. En plus d’avoir l’une des plus belles équipes du monde (la plus belle équipe, même?), les hommes d’Aimé Jacquet puis de Roger Lemerre parviennent à faire pencher la balance en leur faveur à chaque fois.

En 1998, ils sortent le Paraguay avec un but en or en huitièmes de finale, les Italiens aux tirs au but après un premier raté de Lizarazu, et la Croatie grâce à deux buts de Thuram –fautif sur le but de Suker–, qui n’avait jamais marqué en sélection et ne remarquera plus jamais. Deux ans plus tard, Raul envoie dans les tribunes un pénalty qui peut envoyer les deux pays en prolongations, Zidane réussit le sien, ce qui met un terme au match au tour suivant face au Portugal, et l’Italie apprend à reboucher le champagne quand Wiltord sauve la France à la dernière seconde, avant que Trezeguet n’envoie une volée improbable dans la lucarne de Toldo.

Sept matchs: trois buts en or, une séance de pénalty réussie, un sauveur venu d’ailleurs, une star adverse qui tremble au pire moment et un match maîtrisé. C’est beau le foot dans ces moments-là.

En 2014, après des années moins glorieuses, les Bleus nous donnent à nouveau envie de les supporter. Mais, même s’ils donnent tout, ils finissent par tomber sur plus fort qu’eux: l’Allemagne, malgré une ultime tentative de Benzema.

La Coupe du monde 2006, elle, aurait pu être encore plus splendide que celle de 1998. La France élimine tour à tour les plus belles équipes du monde, fait taire la presse espagnole en huitièmes, livre un match de rêve face au Brésil en quarts et est sur le point de voir partir l’un des meilleurs joueurs de son histoire avec un deuxième trophée mondial en main. Jusqu’à la 108e minute et ce coup de tête sur Materrazzi.

«Salaud» et demande en mariage

Moins de trente minutes plus tard, Trezeguet trouve la barre au lieu de la lucarne. Barthez ne crée pas l’exploit. La France est battue. La chance a tourné. Un peu comme en 1996, seule compétition un peu trop lisse et dont on ne retient que le résultat final, quand Reynald Pedros manque le dernier tir au but en demi-finale contre la République tchèque.

En 2004, les Bleus sont surpris par les Grecs, sur une tête: un running-gag lors de cette compétition. Mais lors de leur premier match, ils réalisent un retour de rêve face à l’Angleterre dans les trois dernières minutes du match: coup-franc et pénalty de Zidane pour l’emporter 2 à 1. En 2012, ils tombent logiquement face au futur vainqueur espagnol, sans nous faire vraiment vibrer; un ennui relatif dont on sort grâce aux saillies de Samir Nasri.

En 2016, contrairement à 1994, la France est qualifiée, donc l’échec ne sera pas total, et on ne verra probablement pas Didier Deschamps dire d’un de ses joueurs que c’est un «salaud» qui a commis un «crime contre l’équipe». Mais attention à ne pas finir comme en 2002 ou en 2008 et se faire sortir au premier tour. Dans le premier cas, les nombreux blessés (notamment Pirès et Zidane) coûtent cher aux Français, qui n’ont pas non plus la chance avec eux et quittent la compétition beaucoup plus tôt que prévu, après trois petits matchs: une défaite inaugurale contre le Sénégal, suivi d’un nul contre l’Uruguay et d’une nouvelle défaite contre le Danemark. Le fiasco sportif est total pour le favori de cette Coupe du monde asiatique.

Six ans plus tard, le ridicule est autre. La France est à nouveau éliminée au premier tour (dans un groupe compliqué, avec les Pays-Bas et l’Italie) mais le sélectionneur, Raymond Domenech, fait diversion en demandant en mariage sa compagne Estelle Denis, laquelle animait l’émission suivant le dernier match français contre l’Italie.

Et puis, il y a le summum: 2010, quand la presse avait découvert qu’Anelka avait traité son sélectionneur de «fils de pute» (des propos toujours disputés) avant de le placarder en une, que le joueur avait été finalement exclu, puis que ses coéquipiers avaient fait grève quand ils devaient s’entraîner, avant de se faire humilier par le pays organisateur lors du dernier match.

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