Difficile à croire si l'on en juge par les centimètres presque systématiquement gagnés sur la génération de nos parents: nos arrière-arrière-petites-filles seront plus petites que nous. Ce serait la tendance de l'évolution actuelle de l'espèce humaine. Malgré les progrès de la médecine, la sélection naturelle a toujours cours: si la survie de l'individu devient moins pertinente pour expliquer l'évolution de critères physiques, cette dernière peut être reliée au comportement reproductif. Les femmes qui ont plus d'enfants transmettront ainsi davantage leurs caractéristiques aux générations futures. Reste à savoir si celles-ci ont des traits qui les distinguent des femmes moins fécondes.
Pour répondre à cette question, Stephen Stearns, biologiste spécialiste de l'évolution et son équipe ont utilisé les chiffres d'une étude portant sur les antécédents médicaux de 14 000 résidents du Massachusetts. Stearns et ses collègues ont cherché une corrélation entre les caractéristiques physiques (taille, poids, pression artérielle, taux de cholestérol..) de 2238 femmes ayant passé la ménopause et le nombre d'enfants qu'elles ont eu. Les femmes plus petites, plus rondes et avec des taux de cholestérol moindres avaient plus d'enfants, des traits qu'elles transmettaient à leurs filles, qui avaient aussi plus d'enfants que la moyenne.
Ce qui fait dire à Stearns, en prolongeant cette tendance sur 10 générations, que les femmes en 2049 2409 mesureront 2 centimètres de moins, pèseront un kilo de plus et seront plus fertiles... Il est toutefois difficile de mesurer la part des facteurs sociaux et culturels dans les différences constatées, même si Stearns les a pris en compte.
[Lire l'article complet sur le New Scientist]
Vous souhaitez proposer un lien complémentaire sur ce sujet ou sur tout autre sujet d'actualité? Envoyez-le à infos @ slate.fr
Image de une: -18 par Emery Co Photo via Flickr