Les Républicains ont fait plier Facebook. Si le réseau social assure ne pas avoir de preuves que certains articles et sujets ont été censurés en raison de leur couleur politique, il lui est cependant impossible d’exclure «la possibilité d’actions inappropriées ou de partis-pris involontaires dans la mise en place de [ses] lignes directrices et de [ses] politiques». D’autant que les dates sur lesquelles Facebook a procédé à des vérifications ne correspondent pas vraiment à celles impliquées dans l’article initial de Gizmodo: «Le rapport indique que l’analyse ne s’est concentrée que sur les quatre-vingt-dix derniers jours. Les anciens curateurs interviewés par Gizmodo ont travaillé à Facebook entre la mi-2014 et décembre 2015.»
Facebook préfère donc arrêter de se reposer, en plus de l’algorithme, sur des flux RSS et une liste d’un millier de sites d’actualité pour identifier les contenus populaires –sans savoir par quoi ils seront remplacés–, les curateurs ne pourront plus non plus donner un niveau d’importance à une information même si elle est présente sur cinq des dix sites d’information sur lesquels ils s’appuyaient principalement et Facebook informera mieux ses utilisateurs sur les raisons de la présence de ces sujets sur leur fil d’actualités. The Verge titre d’ailleurs sur cette contradiction: «Facebook nie les partis-pris de sa fonctionnalité Trending, mais change la façon dont les sujets sont choisis».
Regagner la confiance
Gizmodo avait lancé la polémique outre-Atlantique en publiant les témoignages d’anciens employés de Facebook assurant qu’ils supprimaient régulièrement des sujets qui pourraient intéresser leurs utilisateurs conservateurs et qui faisaient partie des plus discutés sur le site.
Comme le rappelle The Verge, cela fait deux semaines que le réseau social fait tout ce qu’il peut pour limiter les dégâts et regagner la confiance de ses utilisateurs conservateurs. Nous expliquions d’ailleurs le 19 mai que le réseau social a envoyé un ancien conseiller de George W. Bush en première ligne quand Mark Zuckerberg recevait quelques figures influentes de la droite américaine. Et cela semble avoir marché, si l’on en croit notamment les mots du sénateur républicain John Thune.
Le réseau social va donc désormais s’appuyer un peu plus sur ses algorithmes, souligne The Verge (qui sont par ailleurs conçus par des humains...). Quelques mois après le lancement des Trending Topics, en 2014, le réseau social s’était pourtant rendu compte de l’importance de ne pas laisser les algorithmes décider seuls des sujets et qu’une ingérence humaine pouvait avoir un rôle positif. À l’époque, comme nous le racontions le 13 mai, «Facebook avait été largement critiqué pour n’y avoir (quasiment) pas inclus les émeutes en cours à Ferguson, dans le Missouri».