On entend régulièrement des histoires sur les difficultés à se faire soigner quand on vit aux États-Unis à cause du coût des soins médicaux. Pour bien comprendre ce phénomène, Vox a publié ce 13 mai l'histoire de Malcolm Bird (repérée par Digg), dont la fille, Colette, âgée d'un an à dû se rendre aux urgences pour une petite blessure au doigt.
Avec ses parents inquiets, elle est donc allée aux urgences, a vu une infirmière puis un médecin, qui a passé son doigt sous l'eau, lui a un mis pansement, et qui leur a dit de ne pas s'inquiéter, qu'il était normal que ça saigne beaucoup, mais que Colette irait bien. Ils sont donc repartis et ont oublié cette histoire jusqu'à ce qu'ils reçoivent la facture: 629 dollars. Leur assurance avait beau avoir négocié, il leur restait un peu plus de 400 dollars à sortir de leur poche. Malcolm Bird a donc cherché à savoir comment un pansement pouvait coûter aussi cher.
L'hôpital lui a indiqué que le pansement n'avait coûté (que) sept dollars. Le reste des 622 dollars comprenait la consultation d'un médecin et le fait d'avoir utilisé les urgences, précise Vox.
C'est ce que l'on appelle un «frais d'établissement» («facility fee», en anglais), «le prix de base lorsque l'on met le pied aux urgences. Un peu comme le prix d'entrée dans une boîte de nuit. [...] Pour l'hôpital, une patiente des urgences comme Colette —même si elle ne souffrait que d'une petite blessure— va payer sa part pour le service que l'hôpital de Connecticut fournit».
Chaque hôpital décide dans son coin combien chaque patient va devoir payer. Selon l'étude menée par Renee Hsia, professeure à l'université de Californie à San Francisco, et qui étudie ce type de factures, le coût de procédures classiques peut varier de 15 dollars, à 17.797 dollars, «et cela dépend en grande partie des frais d'établissement de l'hôpital». Et tout cela n'est pas régulé.
Dans le cas de Malcolm Bird, tout a fini par s'arranger et il n'a pas eu à payer les 622 dollars (peut-être aussi parce que Sarah Kliff, la journaliste de Vox, s'est impliquée dans cette affaire), mais comme le souligne le Daily Kos, les législateurs vont peut-être devoir mettre le nez là-dedans pour savoir au moins avant d'y aller combien votre séjour aux urgences risque de vous coûter.
«Mais cela ne servira qu'à informer les patients. Si vous avez besoin d'aller aux urgences, vous n'allez probablement pas comparer pour savoir où cela vous coûtera le moins cher.»
Vox rappelle de son côté à quel point le système de santé américain peut être dévastateur.
«Les deux-tiers des faillites aux États-Unis ont un lien avec des factures médicales —et la plupart des patients ne pouvaient pas vraiment savoir à l'avance jusqu'où ces factures allaient s'élever.»