Après les portefeuilles en peau de saumon, l’électricité à partir de tomates pourries, ou la farine à base de déchets de pommes, voilà une nouvelle manière de réduire et de réutiliser ce que l'on a consommé. Des ingénieurs de l’université de Swinburne ont trouvé un moyen pour transformer le marc de café en matériau de construction pour les routes.
Leur recherche, publiée dans la revue Construction and Building Materials, part du constat selon lequel les grains broyés et utilisés pour faire du café sont souvent purement et simplement jetés à la poubelle (même si le marc fait entre autres un bon engrais ou un un activateur de compost efficace).
Arul Arulrajah, qui dirige le groupe géotechnique du Centre pour des infrastructures durables de l’université technologique de Swinburne, est un amateur de café. En voyant les baristas jeter des kilos et des kilos de marc de café, il s’est demandé pourquoi ne pas considérer cette matière comme un matériau d’ingéniérie.
5 km de routes par an
Alors, avec le doctorant Teck-Ang Kua, il a récolté du marc dans des cafés autour du campus, à l’est de Melbourne. Le marc a d’abord été séché dans un four à 50°C, pendant cinq jours, puis tamisé pour filtrer les grumeaux. Ensuite, cette matière a été mélangée à du laitier, ce coproduit de la fabrication de l’acier.
Le mélange (70% de café, 30% de laitier) a été lié avec une solution alcaline et compressé en blocs cylindriques. D’après les tests des chercheurs, le résultat est assez solide pour servir de matériau pour la fondation des routes.
L’adoption de cette technique permettrait de réduire les déchets, ainsi que la demande de matériaux issus de carrières. Sur le site de l’université, Arul Arulrajah explique qu’«en moyenne, les cafés où nous avons fait une collecte disposent d’environ 150 kg de marc de café par semaine. Nous estimons que le marc de café des cafés de Melbourne pourrait être utilisé pour construire 5 km de routes par an».