Les grandes entreprises ne savent pas trop comment gérer leurs employés nés dans les années 1980 et 1990. Apparemment, ces jeunes veulent que leur travail ait un sens, ils n’aiment pas rester trop longtemps au même poste et portent toujours des écouteurs. Pour éviter la panique, des entreprises américaines comme Coca-Cola, Goldman Sachs, la chaîne télé HBO ou Oracle, un éditeur de logiciels, embauchent des spécialistes qui leur expliquent comment fonctionnent leurs employés milléniaux. Parfois pour 20.000 dollars de l’heure.
Selon le Wall Street Journal, il existe désormais sur le réseau LinkedIn près de 400 personnes qui se décrivent comme «expert des milléniaux» ou «consultant en milléniaux», ces jeunes nés après 1982. L’organisation Source Global Research, qui étudie le marché du consulting, estime que les entreprises américaines ont dépensé entre 60 et 70 millions de dollars en consulting générationnel en 2015.
Ces experts ne sont pas toujours jeunes, comme Lisa McLeod, 52 ans, qui a déjà conseillé Google sur le management des jeunes. Ses discours aux grandes entreprises peuvent coûter jusqu’à 25.000 dollars, et 30.000 si elle vient avec sa fille de 23 ans, une jeune authentique de la génération Y.
Récits et bagels plutôt que chiffres
Interviewée par le Wall Street Journal, elle explique qu’une entreprise doit avoir une «mission noble» afin de motiver les jeunes, et que, pour les convaincre, il vaut mieux utiliser des récits que des chiffres.
D’autres consultants spécialistes des jeunes ont fait les recommandations suivantes: des horaires plus flexibles, particulièrement le vendredi, et des directeurs moins distants. À la suite des conseils d’un expert, le PDG de la chaîne de restaurants Red Robin apporte désormais personnellement des bagels et des donuts aux employés au moins une fois tous les trois mois.
Jessica Kriegel, une consultante de 32 ans, a été embauchée par Oracle en partie pour aider les managers à mieux communiquer avec les jeunes employés. Elle n’a pourtant pas hésité à dire au Wall Street Journal que, selon elle, le consulting générationnel était «une arnaque totale». Déjà en 2009, avant le boom des spécialistes des jeunes, un journaliste de Gawker avait décrété que consultant générationnel était «le job le plus bidon des États-Unis».