Slate.fr a publié le 12 mai la tribune de Gérard Kafadaroff, ingénieur agronome et ancien directeur chez Monsanto, affirmant qu’il faut cesser d’attribuer de fausses vertus à l’agriculture biologique et de se complaire dans un «bien confortable politiquement correct» généralisé.
Sans promouvoir un retour à une naturalité fantasmée et sans prétendre à l’exhaustivité, il convient de se pencher sur quelques informations complémentaires et arguments contraires, portés par d’autres études et d’autres agronomes… Selon lesquels, oui, la production agricole excluant les produits chimiques de synthèse (pesticides, engrais) a du sens, pour la santé et pour l’environnement.
Bio, pesticides et santé
Pour la santé d’abord, en matière d’absence de risque sanitaire et de bonne qualité nutritionnelle. Certes, plusieurs organismes affirment que les produits bio n’apportent pas de bénéfices sanitaires significatifs avérés pour le moment: l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments en 2015 (selon laquelle, à la lumière des connaissances actuelles, il est «peu probable» que l’exposition alimentaire à des résidus de pesticides ait «des effets à long terme sur la santé des consommateurs») ou encore l’Inra, Institut national de recherche agronomique la même année (dans un document intitulé Vers des agricultures à hautes performances – Volume 1 - Analyse des performances de l’agriculture biologique, les chercheurs écrivent, à propos des qualités nutritionnelles, sanitaires et organoleptiques, qu’« il n’est donc pas possible de conclure, en l’état des connaissances, à un avantage certain d’un régime alimentaire basé sur la consommation exclusive ou majoritaire d’aliments issus de l’AB [agriculture biologique]»).
Mais d’autres études démontrent que les pesticides peuvent être liés à des conséquences négatives sur la santé (on envisagera le problème globalement, en considérant que manger bio encourage l’agriculture biologique, sans expositions de toutes sortes aux pesticides). Citons, par exemple, l’Inserm, qui a produit en 2013 une «expertise collective» des pesticides sur la santé. Ainsi, d’après les données de la littérature scientifique internationale des trente dernières années, «il semble exister une association positive [ce qui ne prouve cependant pas la relation causale] entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l’adulte: la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et certains cancers hématopoïétiques (lymphome non hodgkinien, myélomes multiples). Par ailleurs, les expositions aux pesticides intervenant au cours de la période prénatale et périnatale ainsi que la petite enfance semblent être particulièrement à risque pour le développement de l’enfant». Autre exemple: une étude américaine lie l’exposition aux pesticides pendant la grossesse à des troubles du développement neurologique de l’enfant.
Dans le reportage de l’émission «Cash Investigation» consacré aux pesticides dans l’air, l’eau et l’alimentation, plusieurs informations liées à la santé devraient nous interroger sur l’usage massif de pesticide dans l’agriculture conventionnelle: traces de pesticides interdits ou dangereux dans les cheveux d’enfants en Gironde, résistance de l’atrazine, malgré une interdiction ancienne, chiffres des ventes de pesticides cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques en France, etc.
Principe de précaution
Comme l’explique l’agronome Marc Dufumier (entre autres, professeur émérite à AgroParisTech, membre du conseil scientifique de la Fondation Nicolas-Hulot et de celui de l’Institut de recherche et de développement) dans son ouvrage 50 idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation, la nocivité des pesticides sur la santé –et donc les bienfaits d’une agriculture sans pesticides– n’est pas statistiquement avérée mais elle est en tous cas scientifiquement démontrée:
«En termes scientifiques, “démontré” et “avéré” ne revêtent absolument pas le même sens. “Démontré” signifie qu’une relation de cause à effet a été mise en évidence par la logique, et c’est ainsi qu’est établi un modèle prédictif. “Avéré” signifie que ce modèle prédictif a été vérifié sur le plan statistique, et donc qu’on a pu observer et expérimenter le phénomène sur un échantillon de taille suffisante et sur une durée conséquente».
Nous serions mal avisés, concernant les pesticides, d’attendre [...] pour prendre les mesures qui s’imposent
Marc Dufumier, professeur émérite à AgroParisTech, dans son ouvrage 50 idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation
Selon l’agronome, on commence tout juste à entrevoir les conséquences de l’exposition massive aux pesticides. Ainsi, «la relation causale est démontrée par la meilleure connaissance que l’on possède désormais du fonctionnement des molécules (les perturbateurs), celui du corps humain (les glandes endocrines) et de leurs interactions. Cette démonstration logique permet aux scientifiques de prédire qu’une exposition prolongée aux perturbateurs endocriniens, même à faible dose, peut aboutir aux méfaits qu’ils annoncent». Un modèle prédictif qui demande à être validé sur le plan statistique… Donc, pour Marc Dufumier, comme la plupart des découvertes sont démontrées avant d’être avérées, «nous serions mal avisés, concernant les pesticides, d’attendre qu’elles le soient pour prendre les mesures qui s’imposent».
Le principe de précaution est souvent mis en avant, car au final peu d’informations sont claires et nettes. Lundi 16 mai, par exemple, des experts du Joint Meeting on Pesticides Residues (JMPR), un comité commun à l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et à la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), mettent le glyphosate hors de cause. Leur rapport affirme que le produit chimique (qui entre dans la composition du Roundup de Monsanto) est «peu susceptible d’entraîner un risque de cancer chez l’homme suite à une exposition via l’alimentation». C’est ce qu’affirme également l’Efsa (dont l’évalution est fortement critiquée par des scientifiques comme le toxicologue Robert Bellé). Et cet avis positif est contredit le rapport du Centre international de recherche sur le cancer (Circ), dépendant de l’OMS, qui avait conclu en 2015 que le glyphosate était une substance «probablement» cancérogène. En outre, d’après Le Monde, des conflits d’intérêts sont reprochés à des membres du JMPR...
En réalité, on manque d’études sur le long terme pour apporter des réponses fermes. C’est par exemple pour cela que l’équipe de scientifiques en charge de l’étude NutriNet-Santé a lancé en 2014 la plus vaste étude jamais conduite à ce sujet, BioNutrinet, visant à mieux comprendre les liens entre consommation d’aliments bio et santé.
Champignons toxiques
Quid des contaminants biologiques, effectivement décelés dans les fruits et légumes bio? Marc Dufumier écrit qu’en effet les produits bio peuvent contenir des champignons toxiques, plus précisément des mycotoxines cancérigènes. Mais «les fruits et légumes issus de l’agriculture industrielle n’ont pas moins de risques d’être victimes de ces mycotoxines». Pas de différence statistiquement significative, ni dans un sens ni dans l’autre. L’Inra conclut pour cet exemple-là que le mode de production est secondaire par rapport au climat.
En ce qui concerne l’aspect nutritionnel plus précisément, l’Université de Stanford a publié une étude intitulée «Est-ce que les aliments bio sont plus sûrs ou plus sains que les alternatives conventionnelles?»… Cette dernière, relayée en 2012, conclut que «la littérature publiée manque de preuves solides selon lesquels les aliments biologiques sont significativement plus nutritifs que les aliments conventionnels» et que «la consommation d’aliments biologiques peut réduire l’exposition aux résidus de pesticides et aux bactéries résistantes aux antibiotiques».
Mais là encore, d’autres recherches divergent: en 2014, une étude publiée dans la revue British Journal of Nutrition affirme que les fruits, légumes et céréales bio ont des concentrations en antioxydants plus élevés (de 18 à 69%) que les mêmes produits en agriculture conventionnelle. Ce qui n’est absolument pas négligeable, puisque, comme l’explique Le Monde, «la consommation de fruits, légumes et céréales bio peut fournir un complément en antioxydants équivalant à une consommation supplémentaire d’une à deux portions de fruits et légumes par jour. Autrement dit, choisir des aliments produis selon les normes de l’agriculture biologique peut conduire à une consommation accrue d’antioxydants, bénéfiques pour la santé, sans augmentation de l’apport calorique». Quant aux qualités organoleptiques, difficiles à évaluer, l’Inra conclut à une absence de différence significative entre l’agriculture biologique et conventionnelle.
Bénéfices environnementaux
Les bénéfices environnementaux de l’agriculture biologique sont bien plus clairs et évidents. Cela vaut donc le coup de s’y attarder quelques instants… Le rapport de l’Inra déjà évoqué étudie l’usage des ressources naturelles non renouvelables et les performances environnementales de l’agriculture biologique.
Pas de surprise: à l’échelle mondiale, la consommation d’énergie totale par unité de surface est inférieure en agriculture bio (l’écart avec l’agriculture conventionnelle se réduit quand on analyse à l’unité produite, mais demeure présent). La consommation d’eau est moins importante, la qualité des sols est meilleure, les ressources en eau sont préservées, tout comme le biodiversité... Les émissions de gaz à effet de serre sont inférieures pour l’agricuture biologique par hectare (mais le résultat s’annule voire s’inverse quand on l’exprime en unité produite).
À propos des conséquences environnementales négatives de l’agriculture bourrée de produits de synthèse, on peut citer l’exemple frappant des insecticides néonicotinoïdes, utilisés dans les champs pendant des années (et qui viennent tout juste d’être interdits par les députés), contribuant au déclin des abeilles et de nombreux autres espèces, menacant notre environnement naturel, et bien plus largement notre agriculture.
OGM = moins de pesticides?
Quant aux OGM, permettent-ils vraiment de réduire l’utilisation des pesticides? Tout le monde n’est pas tout à fait d’accord avec l’ancien directeur chez Monsanto… Marc Dufumier écrit dans son ouvrage que «les plantes transgéniques ont été conçues pour résoudre les problèmes occasionnés par la sélection génétique classique, qui était parvenue à mettre au point des variétés à haut potentiel génétique de rendement à l’hectare mais sensibles aux ravageurs et aux “mauvaises herbes”».
Alors, avec une logique de court terme, les OGM peuvent permettre d’utiliser moins de pesticides. Mais certainement pas sur le long terme:
«Beaucoup de plantes OGM (maïs, soja) ont été conçues pour être associées à un herbicide non sélectif, dit “herbicide total”, qui permet d’éradiquer toutes les mauvaises herbes sans risque pour la plante puisqu’un gène y a été introduit pour la rendre résistante à ce produit. Le plus utilisé dans le monde est le glyphosate, commercialisé par la société Monsanto sous la marque Round up. Avec ce seul produit, il devient donc possible de semer une zone désherbée sans délai, et sur des surfaces d’autant plus importantes que certains pays autorisent la dissémination par épandage aérien. Cela incite les agriculteurs à pratiquer la monoculture sur des zones de plus en plus étendues.»
Le vrai progrès serait de sortir des schémas de la génétique classique qui cherchent à accroître les rendements en jouant sur un seul facteur (la génétique)
Marc Dufumier, professeur émérite à AgroParisTech, dans son ouvrage 50 idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation
Les premières années, ça marche bien, mais, en abandonnant la rotation des cultures, les agriculteurs créent alors les conditions favorables à la prolifération d’autres mauvaises herbes et de ravageurs résistants. «Mais les compagnies semencières qui ont déjà vendu à l’agriculteur la plante OGM et l’herbicide total n’en ont cure: ce sont elles qui leur vendent aussi les herbicides et les fongicides destinés à lutter contre ces nuisances!» conclut Marc Dufumier.
Principe de précaution pour les OGM aussi?
Gérard Kafadaroff évoque aussi le rejet des OGM, un sujet pas non plus consensuel... L’OMS estime que les produits transgéniques actuellement sur les marchés internationaux «ont passé avec succès des évaluations du risque et il est improbable qu’ils présentent un quelconque risque pour la santé humaine. De plus, on n’a jamais pu montrer que leur consommation par le grand public dans les pays où ils ont été homologués ait eu un quelconque effet sur la santé humaine». L’Académie américaine des sciences a publié un rapport mardi 17 mai affirmant que les cultures OGM ne présentent pas plus de risques pour la santé et l’environnement que les autres, d’après les données existantes à ce jour… Tout en admettant que la résistance développée par les insectes nuisibles est «un sérieux problème pour l’agriculture» et qu’il existe «une difficulté à détecter des effets subtils ou à long terme sur la santé ou l’environnement» des produits contenant des OGM.
Là encore, il est délicat de donner des résultats sur le long terme. Selon l’ouvrage de Marc Dufumier, nous n’en sommes qu’aux débuts de la transgenèse. Et, «placer le fragment d’un gène d’une espèce donnée sur une autre est une manipulation qui n’est pas sans risques, notamment parce que fixer un gène sur un génome peut provoquer sur celui de la plante d’accueil des interactions et des réactions en chaîne que l’on ne maîtrise pas». Avec l’arrivée de «nouveaux OGM», l’affaire se complique encore.
Alors, prôner le principe de précaution –comme le font bien des gouvernements– semble assez raisonnable… Marc Dufumier écrit:
«Prôner ce moratoire est l’inverse d’un acte passéiste, puisque, en matière d’agronomie, le vrai progrès serait de sortir des schémas de la génétique classique qui cherchent à accroître les rendements en jouant sur un seul facteur (la génétique), alors même que le rendement d’une culture résulte de l’interaction d’une multitude de facteurs: sols, climat, insectes, mauvaises herbes, etc.».
L’impact des cultures OGM, et plus largement de l’industrie semencière, sur la biodiversité est plus clair. Pierre-Henri Guyon, professeur et chercheur au Muséum d’histoire naturelle, dénonce la perte de la biodiversité des cultures, capturée par les entreprises de biotechnologie. Il explique tout cela dans cette très intéressante conférence: la biodiversité doit rester un système dynamique. Or, son moteur est en panne, notamment dans les systèmes agricoles… Parce que l’on met sur des millions d’hectares les mêmes variétés, les mêmes génotypes, avec des semences brevetés par les grandes entreprises semencières: «Quelques entreprises, très peu nombreuses, sont en train de prendre possession de toutes les ressources génétiques de la planète, toute la biodiversité cultivée.»
L’hypothèse du 100% bio
Pour revenir au bio, certains agronomes comme Gérard Kafadaroff pensent qu’une agriculture 100% biologique n’est pas viable. D’autres affirment que c’est une option tout à fait envisageable pour nourrir l’humanité. D’une part, pour éviter certains effets délétères (baisse de la biodiversité, pollution des eaux…). D’autre part, parce que des techniques inspirées de l’agroécologie peuvent permettre d’augmenter les rendements. Comme l’écrit Marc Dufumier, il s’agit d’«augmenter les rendements en privilégiant un emploi intensif des ressources naturelles renouvelables ou pléthoriques (énergie solaire, gaz carbonique et azote de l’air, éléments minéraux du sous-sol, etc.). Et en épargnant, contrairement à l’agriculture industrielle, des ressources rares et de plus en plus chères (énergies fossiles utilisées aussi bien pour les carburants des machines que pour la fabrication d’engrais chimiques et de produits phytosanitaires)».
Pourtant, les chiffres du bio en France montrent des rendements peu brillants. Marc Dufumier encourage à voir les choses plus globalement:
«Il est vrai que cette conversion au bio se traduit dans un premier temps, dans des pays comme la France, par de moindres rendements, surtout quand les producteurs bio sont entourés d’exploitations agricoles pratiquant encore l’agriculture industrielle. Mais dans les pays du Sud les plus déficitaires en aliments où les agro-écosystèmes n’ont pas encore été endommagés, il est possible d’accroître d’emblée les rendements à l’hectare avec une agriculture bio».
Pour l’agronome, il est ainsi possible de nourrir la planète avec une agriculture 100% bio, en associant étroitement agriculture et bétail, en promouvant les associations et rotations de cultures, en implantant des haies vives et des arbres d’ombrage…
D’autres collègues sont bien d’accord, comme Jacques Caplat. Dans un texte publié sur Rue89, il explique ainsi en détail que «le mythe des rendements bio insuffisants pour nourrir le monde est ainsi le résultat combiné d’une erreur méthodologique monumentale, d’un ethnocentrisme occidental et de politiques publiques qui entravent les pratiques biologiques».
Et la FAO approuve. L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation a publié en 2007 un rapport sur «l’agriculture biologique face au défi de la sécurité alimentaire». Le document site des modèles d’approvisionnement en bio, qui «suggèrent que l’agriculture biologique a le potentiel de satisfaire la demande alimentaire mondiale, tout comme l’agriculture conventionnelle d’aujourd’hui, mais avec un impact mineur sur l’environnement». La FAO encourageait alors à investir et à travailler en ce sens.
Non, l’agriculture biologique ne correspond pas à une vision idyllique de la nature et régressive de l’agriculture, ni à une peur panique de l’innovation
En 2009, le rapport de la prospective Agrimonde sur les agricultures et les alimentations du monde à l’horizon 2050, produit par l’Inra et la Cirad, met en évidence deux scénarios pour nourrir le monde en 2050: l’un propose « une intensification écologique de la production et une réduction des inégalités actuelles de consommation ».
Des prix élevés
Reste l’argument selon lequel, globalement, le bio demeure bien plus cher. Mais selon l’Agence Bio, les différences de prix dépendent des circuits de distribution, des enseignes des magasins et de la saison.
Pour Marc Dufumier, «les produits bio sont plus chers. Mais manger bio n’est pas nécessairement plus coûteux notamment si nous modifions dans le même temps nos habitudes alimentaires en consommant moins de protéines animales (viande et lait) et plus de protéines végétales (légumes secs), moins onéreuses ». Et plus les agriculteurs bio seront nombreux dans un même endroit, plus les coûts de production pourront diminuer.
En outre, affirmer que l’accès aux produits bio est réservé aux familles aisées et aux citadins «bobo» est ainsi légèrement caricatural. Soyons un peu plus précis: d’après une étude Inserm-Nutrinet-Santé, les consommateurs réguliers de produits bio «ont un niveau plus élevé d’éducation et sont physiquement plus actifs, mais ont un niveau de revenus comparables aux non-consommateurs bio (excepté pour le groupe des non consommateurs qui invoquent un coût trop cher pour ne pas consommer les produits bio)».
Enfin, on ne peut pas dire que l’agriculture biologique corresponde à une vision idyllique de la nature et régressive de l’agriculture, à un retour à une époque passée révolue et à une peur panique de l’innovation... Car c’est une agriculture très pointue et moderne, s’appuyant sur une connaissance rigoureuse des écosystèmes et un cahier des charges précis. L’Institut technique de l’agriculture biologique se consacre par exemple aux recherches et expérimentations sur le sujet. D’ailleurs, d’après l’Inra, «un des freins principaux au développement de la production agricole biologique française a trait à la formation, initiale et continue, et au conseil en AB».
Alors, oui, parfois manger bio n’a pas vraiment de sens. Quand ça devient dogmatique. Quand on achète des biscuits bio à l’huile de palme pas le moins du monde durable. Ou quand on consomme des produits bio qui ont fait un demi-tour du monde avant d’arriver dans la corbeille à fruits. Mais, globalement, vouloir éviter les pesticides et préserver l’environnement semble pouvoir être une idée tout à fait sensée.