Selon les experts en contre-terrorisme américains et européens, un nombre croissant de recrues occidentales se rendent en Afghanistan et au Pakistan pour suivre des camps d'entraînement. Le flux de recrues ne s'est pas arrêté, malgré l'intensification de la campagne de la CIA pour éliminer les commandants talibans et d'al-Qaïda par des attaques de drones.
Depuis janvier, au moins 30 recrues allemandes ont ainsi fait le voyage jusqu'en Afghanistan pour s'entraîner, selon le Washington Post. Des sources officielles ont également indiqué qu'environ 10 personnes sont revenues en Allemagne cette année, laissant penser que de nouveaux attentats sont planifiés contre des cibles européennes.
Les services de sécurité allemands sont sur le qui-vive depuis la diffusion le mois dernier de vidéos de groupes affiliés à al-Qaïda mettant en garde contre des attaques sur des cibles allemandes si le pays ne retirait pas ses soldats d'Afghanistan. Il y a actuellement 3.800 soldats allemands dans le pays, le troisième plus gros contingent après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Les autorités voient dans ces messages une tentative d'exploiter l'opposition de l'opinion publique à la guerre.
Les vidéos contiennent des messages en allemand incitant les musulmans à se rendre en Afghanistan et au Pakistan pour se joindre à la cause. Dans l'une d'entre elles, diffusée par un groupe qui se présente comme les «talibans allemands», on peut même voir un homme à l'apparence occidentale brandissant un fusil et identifié par des sous-titres comme «Abu Ibrahim l'américain.»
D'autres pays européens ont également du mal à empêcher le départ de certains de leurs citoyens pour les centres d'entraînement. En août, les autorités pakistanaises ont arrêté un groupe de 12 étrangers qui se dirigeaient vers le Sud-Waziristan, la région tribale proche de la frontière afghane où se situent beaucoup des camps, et où l'armée pakistanaise a lancé une offensive d'envergure vendredi 16 octobre. Quatre d'entre eux étaient des Suédois, dont un ancien prisonnier de Guantanamo.
Pendant ce temps, les experts du renseignement se demandent si la pression de l'armée pakistanaise va forcer al-Qaïda à renouer avec ses racines et à se relocaliser en Afghanistan, d'où les attentats du 11 septembre avaient été préparés à partir de 1999 et qui était le fief de l'organisation avant l'invasion du pays. La question est cruciale alors que l'administration d'Obama cherche à affiner sa stratégie dans la région, rapporte le L.A. Times.
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Image de Une: Un marine américain du 2éme bataillon de reconnaissance Goran Tomasevic / Reuters