Le gouvernement britannique envisage de prévoir des peines de prison ferme pour les «enquêteurs privés, travaillant pour des journaux» —peines allant jusqu'à deux ans de prison.
Ces nouvelles peines, qui sanctionneraient l'obtention illicite de données personnelles telles que des transcriptions de conversations téléphoniques, ou des dossiers médicaux, pourraient être introduites à compter d'avril prochain.
Cette annonce répond à un malaise en Grande-Bretagne face aux enquêteurs employés par des journaux pour trouver des informations, notamment par la presse à scandales, afin de dénicher les secrets des stars.
Le rédacteur en chef du tabloïd le Daily Mail, Paul Dacre, a qualifié cette annonce de tentative «véritablement effrayante» d'emprisonner les journalistes.
Le précédent commissaire à l'information Richard Thomas, avait fourni un rapport dans lequel il soulignait que les amendes en cours, plafonnées à 5,000£ (5500 euros) étaient totalement inefficaces. Surtout si l'on prenait en compte les bénéfices possibles pour ces enquêteurs: jusqu'à 120,000£ (130 000 euros) par mois. Le nouveau commissaire à l'information abonde dans le sens de son prédécesseur.
La peine de deux ans comprend des «sauvegardes»: sont notamment défendus et protégés les efforts légitimes et sincères d'informer dans un but d'intérêt public, de même que sont protégés «les efforts artistiques et littéraires». Il reviendra au juge de déterminer ce qui en relève...
The Guardian souligne que les peines de prison étaient déjà rendues possibles mais avaient été enterrées après que le patron du Télégraph ait exprimé sa ferme opposition. Le quotidien estime qu'il était temps que l'intrusion dans la vie privée soit enfin jugée comme telle: un crime.
[Lire l'article complet sur le Guardian]
Vous souhaitez proposer un lien complémentaire sur ce sujet ou sur tout autre sujet d'actualité? Envoyez-le à infos @ slate.fr