Marine Le Pen est la vingtième femme la plus admirée au monde, selon un sondage publié par l’institut britannique YouGov.
Ah et sinon Marine Le Pen est la 20e femme la plus admirée au monde ----_____----- https://t.co/kC2VlJBSlE
— Thibaut Pézerat ✌️ (@ThibPez) 10 mai 2016
Contacté par Slate, Will Dahlgreen, qui signe l’article qui accompagne le sondage, explique comment le nom de Marine Le Pen s’est retrouvé dans le classement mondial:
«Notre sondage s’est fait en deux étapes. Nous avons demandé à plus de 30.000 personnes dans une trentaine de pays qui était la personne qu’ils admiraient le plus dans le monde. Nous nous sommes retrouvés avec une énorme liste. Pour en faire une mondiale, nous avons sélectionné les vingt premiers noms chez les hommes et les femmes qui étaient également présents dans au moins quatre pays différents.»
C’est ce qui explique que certaines personnalités en tête dans leur pays, comme Simone Veil en France, la maire de Madrid Manuela Carmena en Espagne, l’ancienne présidente Tarja Halonen en Finlande, la femme du président chinois LiYuan Peng ou encore la princesse marocaine Lalla Salma Bennano, soient absentes du classement mondial.
«Icône»
C’est ce qui explique aussi qu’un Européen ou une Européenne dont le nom revient régulièrement dans l’actualité peut assez aisément voir son nom être repris au moins une fois dans quatre des pays sondés. Marine Le Pen, elle, a été nommée dans quatre pays: la France, la Suède (où l’extrême droite gagne du terrain), l’Allemagne et la Russie –dont le parti s’est beaucoup rapproché ces dernières années:
On ne devrait pas trop interpréter ces résultats comme une preuve qu’elle est admirée dans le monde entier
Freddie Sayers, rédacteur en chef de YouGov
«Il n’y a pas tant de femmes politiques controversées et populaires, souligne Will Dahlgree. C’est assez compréhensible que Marine Le Pen soit choisie par quelques personnes en Europe. C’est une icône de la droite, donc ça ne me surprend pas tant que ça.»
Après avoir établi cette liste de vingt noms (une pour les hommes et une pour les femmes), YouGov s’est replongé dans l’immense liste initiale et a ressorti dix noms des personnalités les plus populaires dans chaque pays pour arriver à une liste de trente propre à chacun (vingt de la liste mondiale plus dix spécifiques au pays):
«On a posé deux questions. La première était “Qui parmi ces personnes admirez-vous?”, et les sondés pouvaient choisir le nombre de personnes qu’ils voulaient, et la deuxième était “Qui est celle que vous admirez le plus?”. Nous avons ensuite créé un score qui permettait d’équilibrer ces deux questions.»
Bonne dernière
Résultat: la leader frontiste arrive loin derrière les autres personnalités nommées, avec un score mondial (une moyenne des scores obtenus dans chaque pays) de 0,4% de sondés «l’admirant», contre 9,1% pour Angelina Jolie, à la tête de ce classement. C’est en Suède que Marine Le Pen réalise son meilleur score (4,8%) –contre 3,6% en France et 1,6% en Russie– mais, dans la grande majorité des pays (vingt-sept sur trente) où son nom a été suggéré, elle ne dépasse pas 1% et finit le plus souvent aux dernières places. Un peu comme si dans la plupart des pays personne ne savait vraiment pourquoi son nom était suggéré.
Freddie Sayers, le rédacteur en chef de YouGov précise que, si Marine Le Pen était bien présente dans la première liste mondiale de vingt femmes, elle est ensuite arrivée bonne dernière, et de loin:
«On ne devrait pas trop interpréter ces résultats comme une preuve qu’elle est admirée dans le monde entier. Elle est arrivée à la dernière place parmi les vingt personnes nommées. Après tout dépend de votre façon de voir les choses. On peut dire qu’il est impressionnant que quelqu’un finisse dans cette liste. Mais on peut aussi souligner qu’elle arrive à la dernière place, et de très loin. Je ne pense pas que l’on devrait conclure que c’est une preuve qu’elle est très admirée dans le monde entier.»
En avril 2015, Marine Le Pen avait fait sa deuxième entrée dans la liste des cent personnes les plus influentes du monde, selon Time. Le magazine américain estimait alors que la prédiction de la leader frontiste d’arriver au pouvoir d’ici la prochaine décennie n’était plus si «grotesque», aujourd’hui. Elle n’était cependant pas dans la liste de 2016, contrairement à François Hollande et Christine Lagarde.