Pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, l’Inde n’a pas l’intention de diminuer sa production de charbon; à la place, des scientifiques se concentrent sur une autre source de pollution: les rots de vaches.
Le New York Times rapporte que, dans l’État du Kerala, un chercheur spécialisé dans l’élevage pense avoir trouvé une solution: remplacer les vaches traditionnelles par des vachent naines qui rotent moins que leurs consoeurs. Selon les scientifiques interviewés, ce sont surtout les rots de vaches qui produisent du méthane, beaucoup plus que les pets.
L’équipe de chercheurs menée par E.M. Muhammed a commencé à s’intéresser à ces vaches naines –les Vechur et les Kasaragod– de la région du Kerala, en Inde, parce qu’elles résistaient beaucoup mieux aux fortes chaleurs que les autres vaches:
«Les variétés de vaches hybrides qui produisent beaucoup de lait peuvent s’évanouir ou même mourir pendant les jours d’été chauds et humides. Nos races naturelles résistent mieux aux effets du réchauffement climatique.»
C’est ce qu’expliquait E.M. Muhammed à Reuters en 2015, mais, depuis, il a trouvé un autre bénéfice de ces espèces: elles relâchent un dixième du méthane produit par les vaches traditionnelles.
Génétique
Son équipe à l’université du Kerala est en train d’essayer d’isoler les gènes des vaches naines qui leur permettent de survivre à la chaleur et de roter moins. À partir de là, leur idée serait de développer une population de vaches résistantes à la chaleur et qui émettent moins de méthane.
Des chercheurs d’un institut de recherche sur les vaches près de New Delhi réfléchissent à d’autres solutions comme de trouver de la nourriture qui ferait moins roter les vaches, car utiliser la génétique pour créer des vaches qui rotent moins est une solution plus radicale.
Selon des données satellites du programme spatial indien, les 480 millions de ruminants du pays (vaches, moutons, chèvres, buffles et yaks) envoient près de 12 millions de tonnes de méthane dans l’atmosphère chaque année. Et le méthane a un impact sur l’effet de serre vingt-cinq fois plus fort que le CO2. D’où l’intérêt pour ces animaux moins sujets aux flatulences.