Dans un long discours le 27 avril, le candidat républicain Donald Trump a dévoilé ses objectifs en matière de politique étrangère, et il les a résumés en un slogan simple: «l’Amérique d’abord», ou «America first».
Or dans l’histoire des États-Unis, ces mots ont une histoire chargée de sens. En effet, le slogan est associé au comité America First, créé en 1940 dans le but d’empêcher les États-Unis d’entrer en guerre contre l’Allemagne nazie. Son porte-parole le plus célèbre était l’aviateur Charles Lindbergh, qui a dit beaucoup de bien du Troisième Reich dans les années 1930, et ne voyait pas la légitimité d’entrer en guerre contre le nazisme. Il est ausssi connu pour ses commentaires antisémites et racistes, et de nombreux membres du comité America First partageaient ces points de vue.
Isolationnisme
Pendant des années, l’expression «l’Amérique d’abord» était devenue «toxique», explique Eli Lake dans Bloomberg View:
«America First incarnait une idée –la neutralité des États-Unis vis-à-vis des nazis– qui avait été presque entièrement bannie de tout discours respectable.»
En effet, America First a été le nom d’un parti nationaliste créé en 1943, et mené par le pasteur pro-nazi Gerald L.K. Smith. L’expression a ensuite refait surface lors de la création d’une autre parti du même nom en 2002.
Malgré sa défense de l’isolationnisme, Trump a aussi salué la puissance militaire américaine passée et évoqué les victoires contre les nazis et les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Certains commentateurs ont noté que ce discours n’allait pas tout à fait avec le choix de son slogan:
«Trump n’a pas l’air de comprendre que les supporters d’America First ne voulaient pas vaincre les nazis.»
It doesn’t seem to matter to trump that America Firsters didn’t want to beat the Nazis.
— Jeffrey Goldberg (@JeffreyGoldberg) April 27, 2016