Son discours était attendu. Le prince saoudien Mohammed bin Salman s’était déjà montré en faveur du droit des femmes à conduire ou à accéder à des postes dans la hiérarchie religieuse. Ce lundi 25 avril, le député couronné a dévoilé les grandes lignes du programme «Vision 2030». Mais la déclaration de celui qui considère appartenir à une génération monogame a pourtant déçu certaines Saoudiennes en n’évoquant pas les droits des femmes.
Le plan national de transition n’a certes pas été dévoilé dans tous ses détails. Reste que les Saoudiennes présentes sur Twitter réclament davantage, surtout à l’occasion de l’annonce d’un tel plan d’ensemble censé engager la société saoudienne vers davantage de progrès économique et social.
What about us, women? Are we still invisible to your inattentionally blind royal vision? #Saudivision2030
— Rαndαh (@YJLRandah) 25 avril 2016
«Et pour nous, les femmes? Sommes-nous toujours invisibles à votre Involontairement aveugle vision royale?»
We’re in the 21st century & we still fight for basic rights. Equality, women’s driving, freedom of religion & speech, etc. #Saudivision2030
— Anon (@dontcarebut) 22 avril 2016
«Nous sommes au XXIe siècle et nous devons toujours nous battre pour des droits primaires: égalité, droit à conduire, liberté de religion et d’expression, etc.»
#Saudivision2030 actual women’s rights, not killing anyone who’s not straight, cisgender or muslim, improving schools. I have a lot in mind.
— ️جُ (@joryO_91) 25 avril 2016
«De véritables droits pour les femmes, ne pas tuer ceux qui ne sont pas hétérosexuels, pas cisgenre ou pas musulmans, améliorer l’école. J’ai beaucoup de propositions en tête.»
Pourtant, Bloomberg souligne que le futur roi est prêt à engager des réformes, et notamment à taper fort pour tenir la promesse d’une économie nationale indépendante du pétrole d’ici vingt ans en développant les investissements étrangers et la privatisation. Ce remède-choc est considéré comme indispensable par le prince, qui a estimé que l’économie de son pays ne survivrait pas deux ans à la fin du pétrole. Le risque majeur de ce programme économique ambitieux et rapide est de le couper des religieux et des conservateurs wahhabites, dont le pouvoir reste important dans son pays. Des conditions qui pourraient expliquer que le prince garde pour plus tard les mesures en faveur d’un progrès des droits sociaux auquel il semble croire.