Culture

Le cinéma peut il être positif?

Temps de lecture : 2 min

Présente au Festival de Cannes depuis six ans, la fondation Positive Planet, fondée par Jacques Attali (cofondateur de Slate.fr) remettra cette année, pour la première fois, un prix au cinéma positif.

Leonardo DiCaprio aux Nations Unies, à New York le 22 avril 2016. 
JEWEL SAMAD / AFP
Leonardo DiCaprio aux Nations Unies, à New York le 22 avril 2016. JEWEL SAMAD / AFP

«Le réchauffement climatique est bien réel... il représente la menace la plus urgente pour notre espèce toute entière. Chacun doit apporter son soutien aux leaders du monde entier, ceux qui, au lieu de se faire les porte-paroles des grosses entreprises polluantes, défendent les valeurs humaines, celles des milliers d’autochtones de la planète, des milliards et des milliards de populations défavorisées qui seront le plus affectées, de nos arrières petits enfants, et de tous ces gens dont les voix ont été étouffées par la cupidité du discours politique... Soyons tous conscients que cette planète n’est pas un acquis».

Ainsi parlait Leonardo DiCaprio à Hollywood, le soir de la remise de son Oscar pour le film The Revenant. Il l'a répété un peu plus tard à la tribune des Nations Unies.

En prononçant ces paroles, il s'inscrivait dans la longue lignée des gens de cinéma, comédiens, metteurs en scène, scénaristes, producteurs, conscients depuis le début de cet art, du rôle qu'ils remplissent dans la société.

Ils ont tous rappelé, sans jamais verser dans la propagande, que toute oeuvre d'art, roman ou symphonie, tableau ou sculpture, délivre implicitement un message.

Le cinema, en particulier, en a delivré d'innombrables, à travers des chefs d'oeuvre, de Fritz Lang à Chaplin, de Visconti à Resnais, de Kurosawa à Zang Zi Mou, de Iñárritu a Sissako.

Aujourd'hui, plus que jamais, dans toutes les formes qu'il prend (long métrage ou court-métrage, documentaire ou fiction, série ou film) le cinéma joue un rôle dans la cité et se mêle de tous les problèmes du monde.

Il participe ainsi, avec des ONG, les entreprises, des gouvernements, des savants, à ce qu'on nomme désormais «le monde positif», c'est a dire l'ensemble des gens qui travaillent aujourd'hui dans l'intérêt des générations suivantes.

En alertant sur les dangers et en montrant qu'il existe des solutions, des façons de vivre protégeant la planète, l'humanité et l'ethique, le «monde positif» aide à éviter le pire et à préparer le meilleur.

Aujourd'hui, les dangers sont plus énormes que jamais: les changements climatiques, les évolutions démographiques, l'accélération des changements technologiques peuvent conduire au meilleur ou au pire selon la façon dont ils seront conduits.

Nous pouvons craindre que le monde soit invivable en 2050. Nous pouvons faire en sorte qu'il soit plus vivable que jamais pour les 9 millialrs d'humains qui s'y côtoieront.

Le cinéma a un rôle à jouer dans cette bataille. Il le joue tous les jours. Et pour mieux le faire savoir, nous voudrions, en hommage au cinéma dans toutes ses dimensions, mettre en avant tout ce qui participe au «cinéma positif», c'est a dire tous ceux qui, en créant leurs propres oeuvres, avec leurs libertés de créateurs, pensent aussi, d'une facon ou d'une autre, à les rendre utiles aux générations suivantes. En faisant en sorte que leurs films ne soient pas qu'un voyage dans un univers créatif, mais une façon de réfléchir à ce qui attend le monde.

C'est la grandeur du cinéma que d'être un art à la fois individuel, dans l'émotion qu'on ressent, et collectif dans la façon dont il est fabriqué et les lieux où on le voit. Il s'adresse ainsi à nos deux dimensions: celle de citoyen, qui doit agir avec les autres dans l'intérêt de tous. Et celle d'individu, qui doit aussi changer ses propres comportements.

Positive Planet remettra le 18 mai, à Cannes le prix du film le plus positif, parmi ceux qui auront eté sur les ecrans du monde depuis mai 2015. Puisse ce prix démontrer, si c'était nécessaire, que l'art n'est pas seulement la recherche de l'émotion, et que rien n'est plus beau que d'être utile.

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