Non, le pire n’est pas la mauvaise chanson que vous avez désormais dans la tête mais bien la conclusion de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), signale Slate.com: les scientifiques sont déjà en mesure d’affirmer que 2016 sera l’année la plus chaude depuis le début des enregistrements en 1880.
Une conclusion aussi partagée par Gavin Schmidt, directeur de l’Institut Goddard de la Nasa pour les études spatiales:
«Trop tôt? J’estime à plus de 99% la probabilité que 2016 soit une année record dans la base de données de températures de l’Institut Goddard.»
Too soon? I estimate >99% chance of an annual record in 2016 in @NASAGISS temperature data, based on Jan-Mar alone pic.twitter.com/mEDvHxfmjj
— Gavin Schmidt (@ClimateOfGavin) 15 avril 2016
La NOAA a confirmé que mars 2016 a été le plus chaud de tous les mois de mars enregistrés. Un phénomène qui s’est répété onze mois d’affilée, soit presque un an de tristes records discontinus. Pire: l’écart entre les valeurs normales et les températures observées en mars 2016 est le plus grand depuis 1880, tous mois confondus.
La chaleur est aussi liée à El Niño, un phénomène climatique qui se répète tous les quatre à six ans environ. Les scientifiques pensent cependant qu’il s’appuie sur l’activité humaine pour gagner en fréquence et en intensité. Car, contrairement aux records battus depuis onze mois, El Niño est un phénomène ancien, indépendant de l’ère industrielle.
Pic de dioxyde de carbone
Le 10 mars, l’observatoire de Mauna Loa (Hawaï) a identifié un pic de dioxyde de carbone (l’un des gaz à effet de serre) à un niveau que la Terre n’a pas connu depuis des millions d’années. Une concentration dangereuse pour le climat qui ne peut être imputée qu’à l’activité humaine.
Les conséquences de cette chaude année débutée il y a seulement quatre mois sont multiples: 93% de la Grande barrière de corail blanchit, de manière mesurée à très importante, ce qui signifie qu’elle est en train de s’affaiblir voire de mourir. Or, un milliard d’humains dépendent de ces coraux et de l’écosystème qu’ils abritent. Et nous ne sommes qu’en avril.
I showed the results of aerial surveys of #bleaching on the #GreatBarrierReef to my students, And then we wept. pic.twitter.com/bry5cMmzdn
— Terry Hughes (@ProfTerryHughes) 19 avril 2016
«J’ai montré les résultats de surveillances aériennes du blanchiment de la Grande barrière de corail à mes étudiants. Et puis nous avons pleuré.»
La rapidité croissante du changement climatique, qui se fait normalement sur un millénaire, amplifie les craintes de scientifiques sur la capacité d’adaptation des espèces, des oiseaux migrateurs aux humains habitant les villes côtières.