L'Albiceleste s'est qualifiée directement pour le prochain Mondial en Afrique du Sud en allant gagner en Uruguay (1-0). Plus que le match - à oublier - on retiendra la performance de Maradona en conférence de presse.
On aurait pu en rester au traditionnel entretien d'après match: langue de bois acceptée, voire encouragée. «L'important ce soir, c'était de prendre les trois points. On était bien en place, j'avais dit aux joueurs de ne pas trop se découvrir.» Mais non. Maradona reste Maradona, et il a fait le show. Sa cible, la presse et tous «ceux qui n'ont pas cru» en la sélection.
L'AFP évoque pudiquement des "termes particulièrement grossiers" et traduit une partie des propos du sélectionneur: «J'ai de la mémoire. Je vais me souvenir de ceux qui n'ont pas cru en la sélection et m'ont traité comme un moins que rien. Aujourd'hui nous sommes au Mondial, sans l'aide de personne (...). Vous avez inventé que j'avais des problèmes avec Bilardo».
En VO, c'est beaucoup plus trash. Ça avait commencé avec les joueurs, dans les couloirs du stade: «On n'a rien à faire de ce que disent ces putes de journalistes». Diego, lui, enchaîne: «A ceux qui ne m'ont pas cru, pardon aux dames, qu'ils me la sucent et qu'ils continuent de me la sucer. Je suis blanc ou noir, je ne serai jamais gris. Vous, qui m'avez traité de cette manière, continuez à vous masturber» . Pour les hispanisants, la lecture de Clarin vous permettra de profiter de l'ensemble de ces échanges de haute tenue.
Le match au Stadio del Centenario de Montevideo, lui, ne restera pas dans les annales. Suivi sur NT1 entre minuit et deux heures du mat, il tourna même au pensum. Pas grand chose à se mettre sous la dent niveau jeu, on retiendra le duel de poètes entre Heinze et Pereira, les commentaires avisés de la doublette de commentateurs sur le jeu «violent» des Uruguayens, et l'allusion au Monégasque Diego Perez, «un régional du carton jaune». Ah, oui, et ce conseil à Diego, aussi: «Tu enlèves Rodriguez et tu mets Palermo à côté d'Higuain, et pis voilà quoi. Jv'eux dire.»
[Retrouvez ce billet sur le blog «Plat du pied sécurité» de Slate]
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Image de Une: Marcos Brindicci / Reuters, Maradona pendant le match contre le Ghana le 01/10/2009