Jean-François Copé a prêté serment pour devenir avocat en 2007, rejoignant l'un des plus gros cabinets d'affaires parisien, le cabinet Gide-Loyrette-Nouel. Et il n'est pas le seul homme politique à avoir rejoint le barreau: les députés François Baroin ou Claude Goasguen (UMP), Noël Mamère (Verts), Christophe Caresche (PS), le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre, et surtout Dominique de Villepin ont fait de même.
Pour François Barouin, qui a prêté serment en 2001, c'est un métier de conviction et une activité qui permet d'échapper un peu à la politique: «Je ne fais que du pénal, ça m'oxygène la tête. La politique, c'est un métier où l'on est à la merci de tout, où l'on dépend d'un homme et de ses humeurs.»
Pour d'autres, le barreau, c'est encore de la politique. Noël Mamère estime que ce nouveau métier n'est que «la continuation d'un combat naturel». Il a intégré le cabinet d'un avocat connu pour sa défense des droits des homosexuels, et il a déjà plaidé pour Olivier Besancenot. «Je choisis à la tête du client, je veux que mes plaidoiries soient politiquement symboliques. Et pour l'instant, cela me coûte plus cher que cela ne me rapporte! »
Il est très facile pour un parlementaire de devenir avocat. Depuis 1991: «les fonctionnaires et anciens fonctionnaires de catégorie A, ou les personnes assimilées aux fonctionnaires de cette catégorie ayant exercé en cette qualité des activités juridiques pendant huit ans au moins, dans une administration, ou un service public ou une organisation internationale» peuvent revêtir la robe sans passer par la case formation, sans le CAPA. Une simple prestation de serment.
Pour les cabinets qui intègrent les hommes politiques, leur popularité et leur carnet d'adresse sont un atout. Notamment parce que démarcher des clients est interdit dans la profession. D'aucuns dénoncent les conflits d'intérêt, pour la situation de Copé par exemple, qui fait partie d'un cabinet d'affaires. Mais Claude Goasguen, (UMP), avocat depuis 2001 explique que «les avocats ne se font pas de cadeaux entre eux, ça se saurait très vite, s'il y avait des abus.»
Image de une: Charles Platiau/Reuters; Noël Mamère et Olivier Besancenot
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