France

SciencesPo: enquête sur l'empire du roi Richard

Temps de lecture : 2 min

Image de une: Richard Descoings, capture d'écran de BFM TV.
Image de une: Richard Descoings, capture d'écran de BFM TV.

Le site Mediapart enquête sur le modèle à part de SciencesPo et son fonctionnement, «emblématique des transformations du système éducatif français». La prestigieuse école de la rue Saint-Guillaume est présentée comme une réplique de la cour de Louis XIV: clientèlisme, volonté de satisfaire le roi, discussions d'antichambres et manque de concertation.

Richard Descoings, le directeur de l'école, est devenu une figure publique importante. Le Journal du Dimanche brossait en janvier son portrait d'«agitateur engagé» et de «calculateur ambitieux». «Les réformes, appliquées malgré une certaine résistance des syndicats et d'une partie des enseignants, ont essentiellement permis d'ouvrir l'établissement aux lycéens issus des célèbres ZEP, les Zones d'éducation prioritaire», expliquait le JDD il y a quelques mois.

Richard Descoings, adoré des élèves, (9000 désormais) règne par le charisme, écrit Mediapart. «Aucun directeur n'a jamais été aussi proche de ses élèves que Richard Descoings.»

Mais les relations du directeur avec le corps enseignant sont d'une autre nature. «A la faveur d'une réforme de l'enseignement des langues, certains [professeurs d'anglais] ont perdu près de la moitié de leurs horaires de cours. Sans justification. Sans contrepartie financière. Non titulaires de contrats de travail, ils ne sont pas protégés par les règles du CDI et du CDD. Seule une lettre d'engagement leur parvient chaque semestre pour les informer du nombre d'heures de cours à enseigner pour les six mois qui suivent. Ou pas.» Les primes, la prise en charge des frais, les avantages de toutes sortes semblent se faire en fonction des liens tissés avec Descoings.

Si certains critiquent l'opacité, un système vertical, voire autocratique, d'autres se félicitent de ce que l'Institut d'Etudes politiques ne fonctionne pas comme le reste de l'université. «Heureusement que Sciences-Po n'est pas une université, c'est pour ça qu'on est bon, s'exclame Bruno Latour, directeur scientifique. [...] Ça va extrêmement vite, on n'est pas prisonniers d'un tas de départements et de disciplines, si vous laissez décider des profs isolés, ils vont faire cours sur le sujet qu'ils travaillent depuis 150 ans».

Mediapart publie cet article au moment où Nicolas Sarkozy présente sa réforme des lycées, réforme largement «inspirée des préconisations de Richard Descoings», explique lemonde.fr.

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