Monde / France

Face au terrorisme, nos dirigeants sont des «hommes de beurre»

Temps de lecture : 2 min

Au Congrès à Versailles, le 16 novembre 2015. ERIC FEFERBERG / POOL / AFP.
Au Congrès à Versailles, le 16 novembre 2015. ERIC FEFERBERG / POOL / AFP.

Ils sont militaire, spécialiste du renseignement, écrivain. Tous trois font part de leurs doutes, voire plus, sur la capacité des dirigeants européens en général, et français en particulier, à faire face à la menace terroriste après les nouveaux attentats qui ont fait 31 morts à Bruxelles le 22 mars.

«Pathos», «fausses postures», manque de volontarisme politique, «structure byzantine de l'organisation du contre-terrorisme»... Le colonel Michel Goya, dont les analyses prémonitoires avaient été abondamment citées au lendemain du 13-Novembre, se livre ainsi sur son blog à un réquisitoire sévère. Il se dit notamment «écœuré» par les larmes de Federica Mogherini, la Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, à propos desquelles il écrit: «Nous avons visiblement plus d’hommes et de femmes de beurre ou, au mieux, de carton que de "Tigre" ou de "Dame de fer".» Plus loin, il ajoute:

«Nous sommes dans la position du grand mou qui prend des gifles de la part des petites frappes de la cour d’école, ne fait rien mais promet à chaque fois, avec ses voisins tout aussi mous, que c’est la dernière.»

Plus tôt dans la semaine, le blogueur et spécialiste du renseignement Abou Djaffar s'insurgeait contre les propos tenus par Michel Sapin envers le gouvernement belge, à qui il a reproché sa «naïveté»:

«On pouvait croire que l’année 2015 du contre-terrorisme français aurait incité nos responsables à ne pas la ramener et à ne pas sermonner un pays frappé en son cœur par le djihad. On se trompait.»

Il s'inquiétait ensuite d'une «panique de plus en plus palpable», ajoutant qu'«à la douleur née de ces attentats à Bruxelles s’ajoutent l’angoisse d’une nouvelle frappe en France et la certitude que nos dirigeants ne sont pas la hauteur».

Dans une tribune publiée par Le Monde, l'écrivain Boualem Sansal avait fait état d'interrogations identiques:

«Et là se posent deux questions cruciales. La première : sommes-nous capables de nous battre et de verser notre sang si on ne croit pas à nos valeurs, si on les a déjà trahies mille fois? La seconde : quel est ce brillant et courageux chef qui va nous conduire à la victoire ? Il faut y répondre avant tout ordre de marche, car s’apercevoir en chemin de l’inutilité de son combat et de l’incompétence de son commandant en chef, c’est offrir gratuitement son cou au couteau de l’ennemi.»

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