C’est une première. Le télescope spatial américain Kepler a enregistré l’onde de choc due à l’explosion de l’étoile KNS 2011, située à 1,2 milliard d’années-lumière de la Terre. L’agence spatiale américaine (Nasa) a annoncé cet exploit mercredi 23 mars.
L’étoile, au stade de géante rouge, 500 fois plus massive et 20.000 fois plus lumineuse que le soleil que l’on connaît, s’est «effondrée sur elle-même» et s’est transformée en supernova. La «mort» de cette étoile est due à l’épuisement total de son carburant.
Kepler, envoyé dans l’espace en 2009, a pu capter cette onde de choc durant vingt minutes. La Nasa a créé une animation à partir de ces observations photométriques. La vitesse est bien évidemment accélérée.
Peter Garnavich, astrophysicien à l’université de l’Indiana, a observé trois ans durant les données récoltées par le télescope Kepler. L’enregistrement de l’onde de choc est un véritable événement:
«Vous ne savez pas quand une supernova va retentir et la vigilance de Kepler nous a permis d’être témoins du début de l’explosion.»
À l'origine de tous les gros événements
Au-delà de l’aspect exceptionnel de l’explosion, elle pourrait livrer aux scientifiques de nombreux indices concernant notamment la vie sur Terre.
«Comprendre la physique de ces événements violents permettra aux scientifiques de mieux comprendre comment les origines de la chimie et de la vie se sont dispersées dans le temps et l’espace», écrit la Nasa.
«Tous les gros événements dans l’univers proviennent d’explosions de supernovas. Par exemple, tout l’argent, le nickel et le cuivre de la Terre, et même dans nos corps, sont apparus après l’explosion d’étoiles», a précisé Steve Howell, astronome sur le projet Kepler.
Dans notre galaxie, la Voie Lactée, ce genre de phénomène ne se passe qu’entre une et trois fois par siècle.