«Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre» est le premier verset du livre de la Genèse, le premier chapitre de la Bible. Mais une professeure hollandaise conteste cette version du texte hébreu et affirme qu'il s'agit d'une erreur de traduction.
Ellen van Wolde, une universitaire catholique respectée qui va présenter une thèse sur le sujet à l'Université de Radboud, soutient en effet que le mot hébreu «bara» ne devrait pas être traduit comme «créa» mais plutôt comme «sépara», ce qui donnerait «Dieu sépara les cieux de la terre» et indiquerait qu'il y avait quelque chose avant la création.
Van Wolde a analysé le texte original en hébreu et démontre que le mot «bara» est utilisé au sens de «séparé» à plusieurs reprises dans l'Ancien Testament. De plus, d'autres textes sur la création de la Mésopotamie antique datant de la même période que la Genèse mentionnent une divinité qui séparé le paradis de la terre au commencement.
L'interprétation de la Genèse de van Wolde part donc du principe que les cieux, la terre et l'eau n'étaient qu'un au commencement, et que la Genèse n'est donc pas l'origine absolue du monde. Cette nouvelle traduction de la première phrase de la Bible, mais ses autres conclusions ne le sont pas, selon le NRC Handelsblad. Plusieurs recherches ont montré que les habitants du Proche Orient autour du 8e siècle avant J.C. concevaient la création de l'univers comme une séparation, car ils n'avaient pas de notion du néant.
Van Wolde a déclaré au Telegraph qu'elle espère «lancer un débat robuste», car ses trouvailles touchent le cœur de nombreux croyants: «Je me fais même peut-être du mal à moi-même. Je me considère comme croyante et le Créateur a toujours été très spécial. (...) Je veux garder cette confiance.»
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