France

Comment les terroristes du 13 novembre ont fabriqué leurs explosifs

Temps de lecture : 2 min

Le New York Times dévoile des nouveaux éléments sur l’organisation millimétrée des attaques.

Le 13 novembre devant le Stade de France | REUTERS/Benoit Tessier
Le 13 novembre devant le Stade de France | REUTERS/Benoit Tessier

C’est un rapport de 55 pages que s’est procuré le New York Times, compilé par l’antiterrorisme français dans les semaines qui ont suivi les attentats du 13 novembre. «Alors que l’on a appris beaucoup sur les attaques de Paris grâce à des témoins et autres, écrit le journal, ce rapport offre de nouvelles perspectives sur leur déroulement qui n’ont pas encore été rendues publiques.»

Et effectivement, en parcourant les informations qu’il relaie, on en apprend beaucoup plus, par exemple, sur les fameuses ceintures explosives utilisées par six des terroristes impliqués ce soir-là. Ibrahim Abdeslam, le frère de Salah Abdeslam (arrêté le 18 mars à Bruxelles), a pu se suicider dans un café du boulevard Voltaire grâce à une bombe contenant une batterie de 9 volts et un explosif appelé tripéroxyde de triacétone ou encore peroxyde d’acétone (TATP), dont les produits nécessaires à la fabrication sont très faciles à trouver. Ce TATP est devenu «l’explosif "signature" des opérations de Daech en Europe», écrit le journal, et des traces de ce produit ont été retrouvées un peu partout sur les lieux des attaques et dans les repaires des terroristes.

En février 2014 déjà, Ibrahim Boudina, un Français qui s’était entraîné avec Daech en Syrie, avait été arrêté à Cannes après avoir tenté de fabriquer ce genre de poudre, retrouvée en grande quantité par la police dans des cannettes de Red Bull. Une seule cuillère à café de ce produit surnommé «la Mère de Satan» suffit à faire exploser un ordinateur portable et sa puissance est équivalente à 80% de celle de la TNT.

En revanche, la manipulation de ces ingrédients est complexe et montre que les terroristes ont bénéficié d’un vrai entraînement et de bonnes capacités pour les maîtriser. «Cela suggère aussi qu’il y avait une sorte d’usine à bombes qui, pour l’instant, n’a pas été découverte, parce que mettre en place de telles bombes demande une sorte d’espace dédié», explique au journal Peter Bergen, directeur du National Securities Studies Program à la New American Foundation. Aujourd’hui, il apparaît clairement que le protocole a été perfectionné et réglementé par Daech et les autorités travaillent d’arrache-pied pour mettre en place des méthodes de détection efficaces de ce TATP.

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