Le passage de Google à Alphabet, conglomérat dont le moteur de recherche n’est plus qu’une activité parmi d’autres –de loin la plus rentable–, en août 2015 coïncide avec la volonté du géant du numérique de s’engager dans plusieurs directions pour tirer profit de la connaissance du monde qu’il a accumulée, notamment à travers ses «projets fous», de l’avancée de l’espérance de vie aux voitures autonomes.
Le projet Sidewalk Labs en est l’illustration dans le domaine de la gestion des flux de transports automobiles. Grâce aux données –anonymisées, nous assure-t-on– collectées sur des millions de smartphones et des senseurs répartis sur le territoire, cette branche d’Alphabet veut mettre fin aux congestions urbaines, et a signé un partenariat avec le ministère américain des Transports, rapporte le New York Times.
Sept villes américaines vont travailler avec Sidewalk et sa plateforme logicielle, Flow, dans l'espoir de remporter l'appel à projet gouvernemental, qui prévoit 40 millions de dollars de fonds fédéraux pour utiliser des technologies numériques dans le cadre de leur planification urbaine.
«Tactical urbanism»
Le CEO de Sidewalk, Dan Doctoroff, a récemment expliqué au site The Verge qu'il voulait faire passer la «smart city» de l'approche théorique et du fantasme à la pratique. Pour cela, il entend combler le fossé entre les ingénieurs qui connaissent mal les problématiques urbaines et les urbanistes, qui comprennent mal les technologies numériques. Sidewalk a récemment recruté un ancien responsable de l'aménagement urbain de la mairie de New York.
Le système Flow permet notamment d'analyser d'où viennent les véhicules et où ils se rendent et de tester virtuellement différentes pistes d'aménagements pour mesurer leur effet sur le trafic.
Le «tactical urbanism», ou utilisation de données pour améliorer la circulation en ville est dans l’air du temps, comme à Paris où des caméras enregistrent depuis le mois de février tous les déplacements (piétons, automobiles, scooters, etc.) place de la Nation. Les mesures, effectuées par Cisco et la start-up Placemeter, dureront un an et doivent permettre de mieux penser le réaménagement de la place.