L'annonce de la candidature de Jean Sarkozy à la tête de l'établissement public d'aménagement de la Défense (EPAD) a déclenché un tollé et une série de réactions tout au long du weekend abondamment relayées par les médias. C'est sur le site de microblogging Twitter que cette candidature a crée un vrai phénomène.
Tout semble être parti d'une blague de Florent Latrive, journaliste à libération, qui écrivait vendredi 9 octobre une série de messages imaginant le fils du chef de l'Etat à des postes improbables du type «Jean Sarkozy va remplacer Didier Lombard à la tête d'Orange Stressée».
Il a suffit ensuite qu'un utilisateur influent de Twitter s'intéresse à cette série de blagues et que son auteur décide d'en faire un hashtag, c'est-à-dire un mot clé qui permet à tous les messages sur le sujet d'être regroupés, pour que le phénomène décolle. «Ce qui est d'ailleurs intéressant dans le cas présent, c'est qu'il est possible d'identifier la source exacte de ce qui va devenir un gros buzz de cette rentrée» note le bloggeur Cayen Consulting.
Depuis, des milliers de messages humoristiques autour des jobs potentiels de Jean Sarkozy fleurissent sur le site, et le mot clé #jeansarkozypartout est un des plus populaires de l'histoire de Twitter en France. Le réseau social Facebook n'est pas en reste avec le groupe «Pour que le prix Nobel de la paix soit attribué à Jean Sarkozy», même s'il n'a pour le moment «que» 154 membres.
D'autres réactions, plus sérieuses, ont également vues le jour, comme la pétition mise en ligne par «des habitants de la Défense inquiets» pour demande à Jean Sarkozy de renoncer au poste, qui a déjà reçue plus de 8.000 signatures.
Même la presse étrangère s'est intéressée à l'affaire. «Sarkozy [...] a du mal à se défaire de son image de Dauphin, le successeur au trône français» écrit le Daily Mail, qui s'amuse également de cette «tradition de la parade politique française qui consiste à citer la littérature classique»: Patrick Devedjian avait cité jeudi 8 octobre le Cid de Corneille pour confirmer la candidature du jeune Sarkozy.
«Jusqu'où ira Jean Sarkozy?» se demande le Corriere della Sera: «la candidature de Sarkozy II représente une continuité dynastique sur le territoire de Neuilly-sur-Seine, la ville aux portes de Paris où le président est né et a construit sa carrière politique depuis la conquête de la mairie en 1983, à seulement 27 ans.»
Si la candidature du jeune Sarkozy fait beaucoup parler sur Internet, elle n'aurait pas du surprendre les Français: 100% des fils de présidents de la Ve République ont fait de la politique. Au lieu de s'occuper de Jean Sarkozy, les médias devraient donc plutôt s'inquiéter des choix de carrière du fils aîné du président, Pierre. Il a décidé de se lancer dans la production de rap et de faire baisser sans aucune culpabilité les statistiques de reproduction sociale des fils de président de la République.
Conclusion de Cayen Consulting: «En attendant d'être tête de liste, Jean Sarkozy aura déjà réussi une belle carrière de tête de turc ou de tête à claque! C'est déjà ça!»
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Image de Une: Jean Sarkozy, Charles Platiau / Reuters