Imaginez-vous une immense collection de galaxies réunies dans une seule et même structure. Cette gigantesque toile d'araignée galactique, déployée dans notre univers, dont la masse est 10.000 fois supérieure à celle de la Voie lactée a été découverte par une équipe internationale d'astronomes. Appelée le Grand Mur de BOSS (oui, il porte bien son nom), cette superstructure est considérée comme le plus grand –et gros– nuage de galaxies jamais observé dans notre univers.
Dans leur étude, publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics, ces chercheurs disent avoir identifié le Grand Mur de BOSS dans une zone située approximativement à 4,5 milliards et 6,4 milliards d’années-lumières. «Il est plus grand que n'importe quel autre objet d'échelle de taille similaire», rapporte Heidi Lietzen, l'auteure en charge de l'étude et chercheuse à l'Institut d'astrophysique des Canaries.
L'existence de ce superamas de galaxies a été rendue possible grâce au projet BOSS (Baryon Oscillation Spectroscopic Survey), un programme international regroupant de nombreuses informations sur la formation des galaxies dans le cosmos.
Une promesse pour l'avenir
Jusque-là, plusieurs superamas avaient déjà été découvertes, notamment le Grand Mur de Sloan ou la superstructure de galaxies de Laniakea, en 2014. Mais, selon les chercheurs, leur taille et leur masse n'égalent en rien celles du Grand Mur de BOSS.
Cette découverte de taille laisse toutefois quelques spécialistes perplexes. Doit-on estimer que tous les éléments identifiés dans ce nouveau nuage de galaxies constituent une entité unique? Allison Coil, astrophysicienne à l'université de Californie-San Diego, a nuancé cette affirmation dans le magazine New Scientist:
«Je ne comprends pas pourquoi ces chercheurs connectent toutes ces galaxies en une seule structure. Il y a clairement des liens [entre les galaxies] qui n'existent pas dans cette structure, dans le Grand Mur de Sloan par exemple.»
Au fond, il semble être plus raisonnable de partir de l'idée que la taille d'une superstructure n'est pas le critère le plus important, note le Smithsonian. Mieux vaut se contenter sur les connaissances que peut nous apporter l'étude de ces superstructures, notamment dans la compréhension du mécanisme du Big Bang, de la formation et de l'avenir de notre univers.
Ainsi, si l'on réfléchit en ces termes plutôt qu'en record de taille, le Grand Mur de BOSS aura tout le loisir de répondre aux énormes attentes placées en lui.