C’est une avancée qui pourrait préserver à la fois le porte-monnaie des compagnies aériennes, et l’environnement. D’après une information de Bloomberg Business, une équipe de chercheurs de la Nasa travaille à faire breveter une substance qui, une fois appliquée sur le fuselage des avions, empêcherait les insectes qui s’écrasent sur le cockpit d’adhérer à la surface de l’appareil. Il ne s’agit pas d’une question d’esthétique, mais bien d’aérodynamique.
Sur la douzaine de substances testées l'an passé, deux ont été jugées suffisamment efficaces pour continuer à les travailler. Si la meilleure d’entre elles n’a empêché que 40% des insectes qui s’écrasent sur l’appareil de rester accrochés à la surface, de meilleurs résultats sont attendus à l'avenir.
«La Nasa s’est tournée vers la nature pour trouver son inspiration, explique Mia Siochi. Le revêtement qui marche le mieux est constituées de stries microscopiques, de la même manière que la feuille de lotus, connue pour rejeter l’eau naturellement».
Cette vidéo illustre les propriétés étonnantes des revêtements superhydrophobes:
Des millions de dollars d'économies
Grâce à de tels revêtements, les aéronefs pourraient alors exploiter pleinement ce que les scientifiques appellent le «flux laminaire», courant d’air qui permet de réduire considérablement la traînée de l’avion. Combinée à une modélisation plus aérodynamique des appareils, on devrait arriver à «une meilleure exploitation du carburant à hauteur de 1%», estime Mia Siochi, ingénieure au centre de recherche de la Nasa de Hampton, en Virginie.
Cette amélioration, qui peut sembler négligeable, prend toute sa valeur quand on la répercute à l’année. Selon l’agence américaine de statistiques liées au transport, cela représenterait 167 millions de gallons (près de quatre millions de barils) de pétrole, soit 308 millions de dollars (278 millions d’euros) d’économisés par an, juste pour les compagnies aériennes américaines.
Autre retombée positive à prévoir: la réduction des gaz à effet de serre. Selon l’agence américaine de protection de l’environnement, 3% de ces gaz émis aux États-Unis seraient dus au trafic aérien. Et ces émissions ne cessent d’augmenter, selon le groupe environnemental Earthjustice. En s’inspirant de la nature, l'aviation pourrait alors préserver cette dernière.