Sciences

Face à un supervolcan en éruption, vous avez des chances de survivre

Temps de lecture : 2 min

L’éruption du supervolcan de Peach Spring, en Arizona, il y a près de dix-neuf millions d’années, n’a semble-t-il pas tué instantanément toute vie alentour.

Les nuées ardentes dévalent les flancs du volcan Mayon, aux Philippines, en 1984. | C.G. Newhall via Wikimedia Commons License by

Vous connaissez sûrement cette scène du film Le Pic de Dante, de Roger Donaldson, dans laquelle l’acteur Pierce Brosnan tente d’échapper, à bord d’un pick-up, à la nuée ardente d’un volcan qui vient d’entrer en éruption. Sauf que, puisqu’il se trouve à quelques kilomètres du volcan, la vitesse de son véhicule ne lui permet pas de semer les projections dues à l’explosion.

Mais que se passerait-il si un supervolcan entrait en éruption dans la réalité? Jusqu’à présent, on pensait que les nuées ardentes dégagées du cratère engloutiraient à une vitesse prodigieuse tout ce qui se trouve sur leur chemin, et ce dans un rayon de 150 kilomètres. Un scénario catastrophe que des volcanologues, dont l’étude a été publiée par Nature Communications et repérée par Wired, tiennent à nuancer.

Selon l’hypothèse de ces scientifiques, dans le cas où vous habitiez dans les environs du parc national du Yellowstone, dans le Wyoming, et que ce supervolcan entrait en éruption –avec les conséquences apocalyptiques que l’on connaît–, les nuées ardentes s’avèreraient bien plus lentes que ce que l’on pense. Une ville quelconque située à 150 kilomètres du lieu d’éruption pourrait alors préparer l’évacuation sans précipitation et échapper aux coulées pyroclastiques mortelles qui dévalent les flancs des volcans, emportant avec elles des gaz brûlants, des cendres et des blocs de roche de taille pouvant parfois atteindre plusieurs mètres d’épaisseur. Les autorités auraient un délai approximatif de dix heures pour évacuer la ville.

Indice d’explosivité volcanique

Les chercheurs se sont pour cela penchés sur l’exemple historique du supervolcan de Peach Spring, dont l’éruption, survenue il y a 18,8 millions d’années, est classée dans la huitième catégorie du registre d’indice d’explosivité volcanique, la plus dangereuse. En mesurant la distance parcourue par un immense bloc de tuf volcanique, cette pierre constituée de débris volcaniques, les chercheurs se sont rendu compte qu’elle n’avait pas été poussée par un coulée pyroclastique d’une violence inouïe –comme lors de l’éruption du Mont Saint Helens, à 600 kilomètres par heure–, comme l’on aurait pu s’y attendre, mais à un flot d’une moindre vitesse, plus puissant car plus dense, sur une durée plus longue que celle des nuées ardentes «classiques».

«Il est intéressant de constater qu’une éruption si violente engendre une nuée ardente si peu rapide […] Ces nuées dévasteraient un immense espace, mais sont plus concentrées et moins rapides», rapportait Valentine, l’une des chercheuses, à Live Science. Ces nuées ardentes, se déplaçant entre 18 et 72 kilomètres par heure, devraient ainsi épargner les habitants véhiculés.

En revanche, il sera plus difficile d’échapper à la baisse des températures mondiales qui suivra et aux retombées de cendres qui s’étaleront sur plusieurs centaines de kilomètres à la ronde.

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