Petit mais puissant. Publiée dans le journal Plos One et relayée par News Discovery, l’étude menée par une équipe de la Rutgers université de Newark (New Jersey), aux États-Unis, affirme qu’en analysant les gènes des libellules Pantala à différentes endroits du monde, il est possible de savoir combien de kilomètres de trajet elles ont accompli. De fil en aiguille, à force de recherches, les chercheurs ont déduit qu’une ou plusieurs libellules avaient volé durant plus de 7.000 kilomètres.
«C’est la première fois qu’on observe les gènes pour se rendre compte des distances parcourues par les insectes, note Jessica Ware, l’une des chercheuses, dans l’étude. Sachant que l’ADN des libellules d’une même zone ne sont pas identiques, cela suggère un brassage génétique sur de vastes zones géographiques.»
En parcourant 7.000 kilomètres, la libellule Padanga brise ainsi le record du monarque, un papillon qui parcourt plus de 4.000 kilomètres, deux fois par an, lors de sa migration du nord au sud de l’Amérique du Nord.
Guidée par la météo
Pour parcourir de si longues distances, ces libellules parviennent à économiser leur énergie grâce à la grande surface de leurs ailes qui leur permettent de se laisse porter par le vent.
Mais qu’est-ce qui pousse cet insecte à parcourir le monde? D’après l’un des chercheurs ayant participé à l’étude, Daniel Troast, cette libellule suit tout simplement la météo:
«Par exemple, ils partent d’Inde quand c’est la saison sèche, pour l’Afrique, où c’est la saison humide. Et ce, chaque année.»
Toutes les libellules ne sont pas aussi besogneuses. Sa cousine, l’anax de juin, est bien plus casanière. «Elles ne quittent même pas le nid où elles sont nées, ne s’aventurant pas au-delà de onze mètres aux alentours», a expliqué Jessica Ware sur le site de l’université de Newark.
Ces insectes globe-trotters trouvent leurs équivalents chez les oiseaux. Le martinet à ventre blanc, par exemple, passe la plupart de sa vie à voler, et ainsi reste dans les airs parfois six mois de suite.