Près de 300 personnes se réclamant d'un collectif anti-emprisonnement ont investi, samedi 10 octobre, le centre de Poitiers et se sont livré à une série de dégradations et d'actes de vandalisme. Dix huit personnes, dont des militants «ultra-gauche» ont été interpellées par la police à l'issue des incidents qui ont été particulièrement violents.
Les manifestants ont brisé une vingtaine de vitrines, des abri-bus, des cabines téléphoniques et tagué des messages haineux et anarchistes sur des monuments religieux comme le Baptistère Saint-Jean, l'un des plus anciens monuments chrétiens de France.
Le rassemblement, annoncé sur plusieurs blogs de la mouvance anarchiste, entendait protester contre un transfèrement de détenus, prévu dimanche 11 octobre, entre l'ancienne et la nouvelle prison de la ville. Une action dont l'envergure a dépassé la préfecture. «Nous avons été surpris par la violence et l'organisation», a confié la directrice de cabinet du préfet, Anne Frackowiack. «Nous avons eu une opération commando de la mouvance ultra-gauche, plus importante que prévue, avec des militants venus d'autres départements», a-t-elle souligné.
«Il y avait énormément de monde en ville, tout d'un coup ils ont sorti leurs masques au milieu de la foule et sont partis en direction de la prison», jetant des projectiles sur les policiers et brisant du mobilier urbain. Un commissaire de police a été légèrement blessé à la main et un fonctionnaire de la Brigade anti-criminelle par le jet d'un marteau sur son casque. Le vendeur d'un magasin Bouygues qui a tenté de s'interposer a lui aussi été légèrement blessé, a précisé Anne Frackowiack. La boutique Bouygues était d'autant plus visée que le groupe est le constructeur de la nouvelle prison.
Cette opération commando était très bien préparée et pour les policiers le but des participants était sans aucun doute de «casser». Ils ont retrouvé notamment une cache d'armes dans un parking contenant des cocktails molotov, des masses et des fumigènes.
Les concerts du festival «Les Expressifs» prévus samedi dans la soirée ont été annulés par craintes de nouveaux débordements. La nuit s'est avérée finalement calme et les premiers transfèrements de détenus ont pu être effectués tôt dimanche matin.
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Image de Une: Lors des manifestations contre l'Otan en avril à Strasbourg Vincent Kessler / Reuter