Nombre de parents peuvent se souvenir de s'être émerveillés devant les prouesses de leur enfant, voire de s'être demandé s'il n'était pas surdoué. Mais les surdoués sont rares, et si l'on connaît le critère pour en diagnostiquer un (un préadolescent capable des mêmes performances qu'un adulte professionnel dans un domaine donné), nous ne savons toujours pas ce qui fait qu'un enfant a en lui, ou non ce prodige: nul test sanguin ni génétique pour le déterminer. Nulle possibilité de dire, non plus, comment un enfant de 18 mois peut réciter l'alphabet à l'envers ou un pré-ado de réussir des examens faits pour des étudiants de fac.
Mais le découvrir pourrait être d'une grande importance, explique le New York Times, car cela pourrait aider à comprendre l'autisme. «Certains aspects de l'autisme et des surdoués se superposent» explique le quotidien américain: une passion insatiable pour leur centre d'interêt, une mémoire phénoménale, et un sens du détail très développé. Nombre d'enfants surdoués ont aussi des membres de leur famille souffrant d'autisme.
Mais il pourrait surtout y avoir «des preuves d'un lien génétique entre les deux états» précise le NYT. Dans une étude de 2015 publiée dans Human Heredity, le Dr. Ruthsatz, professeure de psychologie et co-auteure de The Prodigy’s Cousin: The Family Link Between Autism and Extraordinary Talent et ses collègues ont étudié l'ADN de surdoués et de membres autistes de leurs familles. «Ils ont découvert que le surdoué et le membre autiste de leur famille semblaient chaque fois tous deux avoir subi une mutation génétique ou des mutations sur le bras court du Chromosome 1, mutations non partagées par leurs parents neurotypiques.»
Les surdoués pourraient avoir une forme d'autisme très spécifique: être doté des atouts de l'autisme, mais très peu de ses désavantages. «Ce qui fait des surdoués des éléments importants pas seulement pour la recherche sur leur talent, mais aussi pour la recherche sur l'autisme».