Presque deux ans après le crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines dans les plaines de l’est de l’Ukraine, le 17 juillet 2014, de nouvelles informations viennent préciser les circonstances et l’origine de ce drame où 298 personnes ont trouvé la mort. Le site d’investigation britannique Bellingcat a publié un rapport qui met en avant l’implication de soldats russes dans le crash de cet avion de ligne qui reliait Amsterdam à Kuala Lumpur.
À l’aide d’images satellites (via Google Earth) et de recherches minutieuses sur les réseaux sociaux ou sur différents forums, le site Bellingcat déclare avoir identifié une vingtaine de soldats russes pouvant avoir joué un rôle dans l’accident du vol MH17, explique The Guardian. Au total, près de cent soldats et officiers russes sont concernés par l’enquête.
Dans son rapport de 115 pages, Bellingcat publie les identités (noms complets ou initiales) et des photos de ces militaires appartenant au second bataillon de la 53e brigade antiaérienne russe. Bellingcat y donne, par exemple, le nom du chef de bataillon, Dmitry T., et celui du responsable de la brigade, Sergey Muchkayev. Selon Bellingcat, ces informations renforcent la thèse selon laquelle la Russie serait à l’origine du crash. Une théorie avancée par l’Ukraine et les États-Unis, mais que le Kremlin nie toujours fermement.
Investigation
Le travail du site d’investigation a souvent été salué pour sa fiabilité, notamment dans l’affaire du gaz sarin en Syrie en 2013 ou lors de ses précédentes enquêtes sur le crash du vol MH17. Quelques mois après le crash, en novembre 2014, Bellingcat avait révélé des informations cruciales sur la provenance du lanceur et du missile sol-air ayant causé l’accident du vol MH17.
Le site était parvenu à démontrer qu’un lanceur BUK (de fabrication russe) observé peu avant le crash provenait d’un convoi militaire de la 53e brigade antiaérienne russe, alors en manœuvre à proximité de la frontière ukrainienne. La publication de ce rapport, en novembre 2014, avait été suivie d’une vaste enquête internationale. En octobre 2015, les experts néerlandais en charge de ces investigations étaient arrivés aux mêmes conclusions que Bellingcat.