Économie / Monde

Des combinaisons de ski Rip Curl ont été fabriquées en Corée du Nord

Temps de lecture : 2 min

Certains vêtements de la collection hiver 2015 de la marque Rip Curl portant l’étiquette «Made in China» ont été réalisés par des travailleurs nord-coréens. Et ce n’est pas la première fois.

L’Américain Steele Spence lors du Rip Curl Freeski Pro, le 5 août 2002 (image d’illustration) | ROB GRIFFITH/POOL/AFP
L’Américain Steele Spence lors du Rip Curl Freeski Pro, le 5 août 2002 (image d’illustration) | ROB GRIFFITH/POOL/AFP

La marque australienne Rip Curl fait penser à la plage et aux surfeurs bronzés. Mais il s’avère que certains de ses vêtements sont fabriqués en Corée du Nord.

Une enquête du Sydney Morning Herald a révélé qu’une partie de la collection hiver 2015 de la marque avait été faite par des travailleurs de l’usine de Taedonggang, près de Pyongyang.

Selon Human Rights Watch, le travail forcé et non rémunéré est une pratique commune dans cette usine et les employés qui ne viennent pas travailler peuvent être frappés par des gardes ou envoyés dans des camps de travail.

Les vêtements Rip Curl en question sont vendus avec une étiquette «Made in China» mais le mensonge a été découvert par plusieurs visiteurs étrangers. À l’été 2015, l’entrepreneur australien Nik Halik a pris des photos des étiquettes alors qu’il effectuait une visite guidée de l’usine. En 2014, la bloggueuse Anjaly Thomas avait également repéré des vêtements Rip Curl dans cette usine.

Violation des droits de l’homme

Après cette révélation, le directeur financier de Rip Curl a expliqué qu’un de leurs fournisseurs avait affecté une partie de la production à un sous-traitant non autorisé. Selon lui, la direction été informée de la situation trop tard, après la livraison des vêtements aux boutiques. Les fondateurs de l’entreprise se sont ensuite excusés via un message Facebook.

Pour la présidente d’Oxfam Australia, ces explications ne suffisent pas:

«Rip Curl n’a aucune excuse de ne pas avoir été au courant. Les entreprises sont responsables des violations des droits de l’homme qui ont lieu en leur sein.»

Alors que plusieurs marques australiennes publient la liste intégrale des usines utilisées pour la fabrication de vêtements, ce n’est pas le cas des grandes marques de surf comme Rip Curl, Quicksilver et Billabong.

Michelle O’Neil, la secrétaire nationale du syndicat des textiles australiens, a expliqué au Guardian que cette utilisation des usines nord-coréennes était assez fréquente:

«Dans l’industrie textile, ils appellent ça Chine + 1, soit des entreprises qui font fabriquer une partie de leurs produits en Chine et une autre partie en Corée du Nord.»

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