Avec 52,7% des voix dans les caucus du Nevada, Hillary Clinton a remporté, samedi 20 février, sa première grande victoire de la campagne présidentielle. Après sa défaite dans le New Hampshire et la quasi-égalité avec Bernie Sanders dans l'Iowa, son équipe commençait à montrer des signes d'inquiétude.
Dans son discours de victoire, elle a accusé son opposant, sans le nommer, de manquer de pragmatisme, un de ses nouveaux thèmes de campagne:
«Les Américains ont raison d'être en colère, mais ils ont aussi envie de vraies solutions.»
Pour Bernie Sanders, il ne s'agit pas d'une mauvaise performance, dans la mesure où des sondages de décembre dernier donnaient Clinton gagnante avec vingt points d'avance. En quelques mois, son équipe, très présente sur le terrain, a réussi à considérablement remonter la pente.
La victoire de la candidate démocrate dans le Nevada, où 48,5% de la population est latino, noire ou asiatique, semble confirmer la théorie selon laquelle la forte popularité de Sanders se limite aux Etats ruraux à majorité blanche, comme l'Iowa et le New Hampshire.
Les sondages sortie des urnes effectués auprès des participants aux caucus montrent que Clinton a gagné les voix de 56% des électeurs non-blancs, 74% des plus de 65 ans, et 57% des femmes. Quant à Sanders, il continue d'être extrêmement populaire chez les jeunes, 72% des moins de 44 ans préférant le sénateur du Vermont.
La domination de Clinton a été particulièrement forte dans l'électorat afro-américain, dont 76% des électeurs l'ont soutenue selon les sondages, et la candidate a gagné dans six des circonscriptions à majorité noire de l'Etat. Sanders sera confronté à ce problème en Caroline du Sud samedi prochain, où de nombreux électeurs démocrates sont afro-américains et où Clinton mène largement dans les sondages. Même chose dans les autres Etats du Sud, comme le Texas et l'Alabama, qui voteront le 1er mars.
You cannot win the nomination to the Democratic Party while losing black voters by these margins. https://t.co/bDEUjK2FlB
— Christopher Hayes (@chrislhayes) February 20, 2016
La domination de l'ancienne secrétaire d'État est cependant beaucoup moins claire en ce qui concerne l'électorat latino-américain. Des sondages ont montré que Sanders avait remporté 53% du vote hispanique, mais selon un journaliste du New York Times, ces chiffres sont à prendre avec un grain de sel car ils ne correspondent pas aux cartes indiquant comment les quartiers latino-américains ont voté, où les circonscriptions hispaniques ont voté majoritairement pour Clinton.
The majority Hispanic precincts in east Las Vegas generally look good for Clinton, contra exit polls. pic.twitter.com/s5CPReZnad
— Nate Cohn (@Nate_Cohn) February 20, 2016