Culture

Le conte de Noël qui a changé la vie de Harper Lee

Temps de lecture : 2 min

Monument de la littérature américaine, «Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur» a été écrit en deux mois. Et grâce à un cadeau de Noël.

Harper Lee à New York en 2006, en compagnie du scénariste Horton Foote et de l’acteur Robert Duvall. Paul Hawthorne / Getty Images North America / AFP
Harper Lee à New York en 2006, en compagnie du scénariste Horton Foote et de l’acteur Robert Duvall. Paul Hawthorne / Getty Images North America / AFP

En 1956, Harper Lee a 30 ans, elle travaille au sol pour la compagnie aérienne British Overseas Air, à New York. Elle n’a pas encore écrit Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, pour lequel elle gagnera le prix Pulitzer en 1961.

Pour les fêtes cette année-là, la future romancière, qui se contente alors d'écrire à côté de son travail, n'a pas le loisir de rentrer dans sa ville d'origine, Monroeville dans l’Alabama. Elle passe donc Noël à New York en compagnie d’un couple d’amis, les Brown. Son ami d’enfance, Truman Capote, leur a demandé de la prendre sous leur aile. Michael est compositeur, sa femme Joy une ancienne danseuse. Le matin de Noël, Harper regarde les deux enfants du couple déballer joyeusement leurs multiples cadeaux. Son coeur se serre quand elle réalise qu’aucun paquet ne lui est destiné, racontera-t-elle en 1961 dans un article du féminin McCall’s magazine. «Ma déception ne cessait de grandir, mais j'essayais de ne pas le montrer», expliquera-t-elle.

C’est alors que Joy se tourne vers Harper Lee et lui désigne une enveloppe, coincée entre les branches du sapin. A l’intérieur, deux phrases, toutes simples: «Tu as une année sabbatique pour écrire ce que tu désires. Joyeux Noël.» Les amis de la jeune femme (le mari vient de recevoir beaucoup d'argent pour ses compositions musicales) lui assurent un an de revenus, pour qu’elle dispose enfin du temps nécessaire pour écrire un premier roman.

Un roman écrit en deux mois

Harper Lee finit par accepter, non sans avoir protesté. «Une vraie, belle chance d’une nouvelle vie. Qui ne m’a pas été donnée par générosité, mais par amour». La romancière de l’Alabama saisit cette chance et s’astreint à une production régulière: elle envoie toutes les semaines des vagues de cinquante pages à son agent Maurice Crain, lui-même ami des Brown. Fin février, il a entre les mains 293 pages d’un manuscrit qui deviendra Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur.

Trois mois plus tard, en mai, Lee livre une nouvelle version, retravaillée. Son agent l’envoie alors à dix éditeurs, qui le refusent. Mais une maison d’édition familiale, JB Lippincott, qui publie principalement des livres d’Histoire et des manuels de médecine, accepte le manuscrit. Au sein de la maison, l'éditeur Tay Hohoff retravaille le livre pendant deux ans avec Harper Lee. Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur est publié le 11 juillet 1960. Moins d’un an après sa sortie, il gagne le prix Pulitzer pour la fiction.

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