Selon Jiang Yiyi, le directeur de l’Institut de développement du tourisme international de la China Tourism Academy, la présence si importante des Chinois parmi les acheteurs sur le marché du luxe est due à des circonstances optimales:
«Des bonnes conditions de transport, l’appréciation du yuan et un commerce étranger attrayant autant sur le niveau commercial que touristique poussent les Chinois à acheter plus de produits étrangers autant dans les magasins qu’en ligne.»
La clientèle chinoise est essentielle pour les marques de luxe. En 2014, Le Monde rapportait qu’elle représentait 35% des ventes de Gucci et 22% de celles de Louis Vuitton.
Achats à l’étranger
Malgré ces résultats vertigineux, les magasins de luxe sont en recul dans l’empire du Milieu: Louis Vuitton a par exemple dû mettre la clé sous la porte à Gangzhou, Hamzou et Urumqi, souligne Mashable. Pourquoi une marque dont les Chinois représentent 22% des clients peut-elle fermer dans leur propre pays? Tout simplement pour éviter les taxes.
Dans l’étude «Les touristes chinois et les produits de luxe français», menée par James Brodie et Sham Sharif, on apprend que les prix en Chine peuvent être de vingt à trente fois plus chers qu’à Hong-Kong ou qu’en Europe. Cette différence est due aux impôts élevés sur l’importation et sur la consommation. Pour les bijoux, les taxes peuvent atteindre les 35%!
Autre explication: la prudence. La contrefaçon prolifère en Chine, et les ressortissants préfèrent s’assurer un «vrai» produit de luxe en France, où ils seront sûrs de son authenticité.
Enfin, l’explication culturelle n’est pas négligeable. Non seulement offrir des cadeaux est très important dans la culture chinoise, selon les auteurs, mais la communication des marques mise beaucoup sur ce public. En France, le magazine Paris Today s’adresse aux clients en mandarin. Des sites de luxe comme Luxe-Magazine innovent avec une version chinoise. En 2011, Le Figaro annonçait le lancement de la plateforme Paris Chic. Le «trimestriel haut de gamme pour les touristes chinois» est distribué en Chine dans les espaces business des aéroports et les agences de voyages, précisait Le Figaro. En France, il peut être trouvé dans 600 hôtels. «Les palaces et les trois à cinq-étoiles.» Une clientèle bien ciblée.