Soulagement, désespoir, impuissance. Le soupir est souvent associé à un état d’âme passager. Une nouvelle étude menée par l’université de Californie à Los Angeles (UCLA) en partenariat avec Stanford et publiée le 8 février dans le magazine scientifique Nature, révèle toutefois qu'il s'agit là d'un mécanisme vital lié à notre système respiratoire.
Un soupir s'apparente à une longue respiration involontaire, rapporte Medical News Today. En moyenne, une personne soupire toutes les cinq minutes, soit douze fois par heure. Nos poumons sont composés de millions d’alvéoles, qui permettent les échanges gazeux entre l'organisme et l'air extérieur. Parfois, certains cessent de fonctionner correctement et seule une respiration profonde permet alors de rétablir une activité normale.
Soupirs et états d'âme sont-ils liés?
Une régulation du système respiratoire qui trouve son origine dans le cerveau. Pour le professeur Krakow, professeur en biochimie à Stanford, le réseau qui contrôle la respiration est fait de plusieurs types de neurones:
«Chaque neurone fonctionne comme un bouton qui provoque une manière de respirer différente, explique-t-il à Medical News Today. Un bouton programme la respiration régulière, l’autre le soupir, et les autres les bâillements, les reniflements, la toux et peut-être même le rire et les pleurs.»
Des recherches avaient déjà soulevé le rôle joué par les peptides, ces résidus d'acides aminés qui, dans ce cas, ont un rôle de neurotransmetteur, dans le soupir. Pour cette étude, les scientifiques ont donc stimulé les peptides présents dans le cerveau d'une souris. Ils ont ainsi remarqué que les peptides activent deux aires du cerveau responsables du soupir, chacune composée de 200 neurones.
Il y a deux groupes de 200 neurones dans le cerveau qui contrôlent le soupir. (Crédit: Krasnow Lab /Stanford)
Ces mécanismes moléculaires sont donc «des régulateurs du soupir et sont le noyau central du circuit qui le contrôle», explique Mark Krakow dans la publication.
Ces découvertes sont importantes pour guérir les patients qui ne sont pas en mesure de prendre une repiration profonde. Les personnes dans cette condition sont sujettes à des problèmes d’anxiété et autres troubles psychiatriques, soulève UCLA Newsroom. Toutefois, une question reste sans réponse: pourquoi soupirons-nous lorsque nous sommes accablés, tristes, ou soulagés? «Peut-être que les neurones présents dans les parties du cerveau qui contrôlent les émotions déclenchent la poussée de peptides, qui provoquent le soupir, avance Feldman. Mais nous ne le savons pas.»