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Google met son moteur de recherche au diapason de la lutte contre Daech

Temps de lecture : 2 min

Comme Facebook et Twitter, le géant américain de l'internet est mobilisé contre l'État islamique.

Eva Hambach / AFP
Eva Hambach / AFP

Google veut détourner les gens de Daech grâce à un algorithme. Dorénavant, les utilisateurs britanniques qui taperont des requêtes liées au groupe terroriste se verront automatiquement proposés, en plus des réponses standards du moteur de recherche, des liens vers des sites d’anti-radicalisation, rapporte The Telegraph. Ceux-ci apparaîtront grâce au système AdWords.

Google, mais aussi Facebook et Twitter, ont été sollicités par des législateurs britanniques pour réagir à la présence en ligne de l'organisation État islamique. «Nous devons éliminer le mauvais contenu, mais c’est également très important d’offrir une bonne information. Quand des personnes qui se sentiraient isolées se connectent, elles doivent y trouver une communautée basée sur l'espoir et non sur la haine», a décrété Anthony House, un manager en charge des politiques publiques et de la communication chez Google, indique The Guardian.

Fermer les comptes, surveiller le langage…

Facebook a déjà bien commencé ce travail de prévention. La société de Mark Zuckerberg a développé au moins cinq cellules, sur différents points du globe, dédiées à lutter contre le terrorisme, comme le détaille une enquête de Yahoo News. En plus de suivre au plus près les profils signalés et leurs connexions ou de bannir certaines expressions, le réseau social travaille avec plusieurs acteurs de la société civile, dont des imams, pour aider à la déradicalisation, a déclaré au Guardian Simon Milner, chargé de la politiqué publique de Facebook en Grande-Bretagne.

De son côté, Twitter a supprimé des milliers de comptes affiliés à Daech dans les derniers douze mois. Nick Pickles, chargé de la politiqué publique de Twitter en Grande-Bretagne, a annoncé au Telegraph que «Twitter, qui a 320 millions d’utilisateurs, emploie plus de 100 personnes pour s’occuper du contenu inapproprié.» Les comptes concernés ne sont pas toujours avertis d’être sous surveillance, rapporte le journal britannique qui insiste sur le fait que Twitter collabore avec les autorités.

Une propagande virtuelle difficile à contenir

Daech communique et recrute principalement en ligne. Les applications de messagerie comme Telegram sont privilégiées. Celle-ci, par exemple, permet de crypter ses communications et d'envoyer du contenu qui s'autodétruit une fois lu. Pavel Durov, fondateur et PDG de l’application, a annoncé qu’ils avaient supprimé soixante-dix-huit chaines liées au groupe terroriste. Telegram aurait d’ailleurs été utilisée pour préparer les attentats du 13 novembre.

Dans un article publié sur le Huffington Post, le chercheur Kamel Souig pose les limites de la censure sur internet. Selon lui, le discours politique se résumant à vouloir «éradiquer Daech, combattre les terroristes, bombarder les bases terroristes» est «obsolète». «C'est exactement sur ce terreau que les terroristes évoluent et recrutent», précise-t-il. Il insiste sur le fait que plus il y aura de bombardements, plus il y aura «de victimes chez les civils, et donc plus d'arguments pour recruter des djihadistes.» Selon Kamel Souig, le seul moyen de combattre le terrorisme est de «s’attaquer à son point faible»: l'ignorance.

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