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Faire le ménage réduit-il le risque de cancer du sein?

Temps de lecture : 2 min

«Faire le ménage tous les jours préviendrait le cancer du sein». Le titre de cet article de Zigonet attire tout de suite l'attention: même si le site prend la précaution d'utiliser le conditionnel, le potentiel de polémique et de buzz d'un tel sujet sont indéniables.

Mais d'où vient donc cette nouvelle trouvaille? La lecture de l'article  de ce site spécialisé dans les «news insolites» nous apprend qu'une «étude menée sur 110.000 femmes ménopausées démontrerait qu'effectuer des tâches ménagères de façon quotidienne réduirait les chances de contracter un cancer du sein.»

Que dit réellement l'étude? Publiée par une équipe de chercheurs du National Cancer Institute, du National Institute of Health et de Cambridge, entre autres, elle a examiné les relations entre différents niveaux d'intensité d'activité physique au cours de la vie et le risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées (118.899 d'entre elles pour être précis.)

Le résultat principal de la recherche est clairement énoncé dans le rapport de l'étude: «les femmes ayant effectué plus de 7 heures hebdomadaires d'activité physique “modérée à vigoureuse” au cours des 10 dernières années est associé à une réduction de 16% du risque de cancer du sein par rapport aux inactives.» En revanche, «ni l'activité modérée à vigoureuse à d'autres périodes de la vie, ni l'activité moins intense ne sont liées au risque de cancer du sein.»

Conclusion des chercheurs: «Un haut niveau d'activité récente, mais non historique, d'activité physique modérée à vigoureuse est associé à une réduction du risque de cancer du sein après la ménopause.» Comment expliquer alors le titre de Zigonet? Où est le rapport avec les tâches ménagères?

En regardant de plus près la méthodologie de l'étude, on retrouve la définition utilisée par les chercheurs pour la catégorie «activité physique modérée à vigoureuse»: une longue liste de sports «tennis, golf, cyclisme, natation, jardinage intensif, musculation, basketball/baseball, football» qui s'étire sur plusieurs lignes, et à la fin de laquelle sont mentionnées «les tâches ménagères intensives.»

Autrement dit, faire le ménage de manière intensive est simplement une des trente activités physiques évoquées par l'étude. Heureusement, Zigonet précise à la fin de son article que «faire le ménage n'est toutefois pas la seule activité prescrite par les spécialistes.»

Le site féminin Les Quotidiennes préfère prendre le raccourci avec humour: «Vous savez ce qui vous reste à faire. Arrachez les moquettes! Mettez partout du carrelage, ou des tomettes jusqu'au plafond. Vous serez bien contentes de les laver encore quand vous serez centenaires.»

Mais la polémique n'est pas close: une étude scientifique britannique du Cancer Research UK de 2006, reprise par la BBC, avait montré que les tâches ménagères réduisaient le risque de cancer du sein de manière «bien plus importante» que faire du sport.

[Lire l'article complet sur Zigonet et l'étude scientifique ici]

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Image de Une: Vaisselle, cursedthing, Flickr, CC

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