Un homme a été arrêté à côté de Disneyland à Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), ce jeudi 28 janvier en fin d’après-midi, avec en sa possession, selon la police, deux armes de petit calibre, des cartouches et un Coran:
«L'homme, âgé de 28 ans, rentrait dans un hôtel proche, géré par Disney, pour réserver une chambre avec sa compagne. C'est au moment de passer son bagage aux rayons X que les services de sécurité du parc d'attraction ont identifié deux armes de poing de petit calibre. Le suspect a aussitôt été arrêté, sans opposer de résistance. La police, prévenue rapidement, est intervenue pour l'interpeller et le placer en garde à vue.»
Selon le Parisien, la «jeune femme qui l'accompagnait a pris la fuite. Une personne interpellée en fin d'après-midi en région parisienne et présentée comme la compagne du suspect ne l'était pas et a été relâchée».
Comme le rappelle l’agence de presse américaine AP, tout ceci «se produit alors que la France est toujours sur les nerfs et en état d’urgence après les attaques terroristes à Paris et Saint-Denis, en novembre, qui ont tué 130 personnes». Selon Le Parisien, «l'homme interpellé a expliqué qu'il craignait pour sa sécurité et qu'il voulait être en mesure de se protéger». L’AFP précise par ailleurs que «le parquet antiterroriste n’avait pas été saisi jeudi en fin de journée de cette affaire».
Trois jours, après l'attentat contre Charlie Hebdo, «une touriste qui était descendue avec sa famille à l'hôtel Sequoia, sur le site du parc d'attractions, avait crié depuis la fenêtre de sa chambre»,qu’elle était «la compagne de Coulibaly» et qu’elle allait «tout faire sauter». C’était en fait une fausse alerte. «Jugée en comparution immédiate pour "communication ou divulgation d'une fausse information dans le but de faire croire à une destruction dangereuse"», elle était ressortie libre, le tribunal n'ordonnant pas de mandat de dépôt, comme l’indiquait 20 Minutes.
L’avocate d’Eurodisney avait alors estimé que «le parc est une cible privilégiée pour les terroristes, un symbole de l'Amérique et du mercantilisme». Comme le soulignent Les Echos, «avec 14,8 millions de visiteurs accueillis en 2015, Disneyland Paris reste la première destination touristique en Europe, ce qui en fait évidemment une cible potentielle pour d’éventuels terroristes».
En novembre dernier, après les attentats, le parc avait fermé ses portes pendant quatre jours. «Si Disneyland Paris était déjà presque au maximum des mesures de sécurité, plan Vigipirate oblige, le dispositif avait été encore renforcé au moment de rouvrir les portes», expliquait alors Le Parisien.
Aux Etats-Unis, le spectre des récentes attaques de Paris et de San Bernardino a rappelé aux Américains l’urgence de sécuriser les lieux publics en général, et les parcs d’attraction en particulier, qui constituent désormais une cible potentielle comme une autre. Mi-décembre, le Orlando Sentinel expliquait ainsi que Disney allait placer des portiques détecteurs de métaux à toutes les entrées de ses parcs, qu’Universal a commencé à utiliser les baguettes de détection, tout comme le parc SeaWorld. Le Département de la sécurité intérieure avait publié un communiqué pour dire qu’il s’inquiétait particulièrement à propos «d’individus aspirants terroristes et d’extrémistes violents ayant grandi dans le pays et inspirés ou encouragés pour cibler des événements ou des endroits publics».
On a aussi vu Disney World annoncer qu’il allait arrêter de vendre des jouets en forme d’armes et interdire les déguisements pour les personnes âgées de plus de 14 ans, même à Halloween. «Nous revoyons en permanence notre approche globale de la sécurité et mettons en place des mesures de sécurité supplémentaires», avait expliqué la direction.
Mais même avant les attentats de Paris et de San Bernardino, Disney semblait anticiper la menace terroriste en publiant en octobre dernier une offre assez étonnante: un poste de stagiaire spécialisé dans le contre-terrorisme. Le site Dazed, qui relayait l’offre de stage, expliquait que la personne engagée devrait être capable d’analyse la menace pour proposer les meilleures options pour contrer «les menaces futures et déjà existantes des technologies émergentes».