En 1492, Christophe Colomb découvre l’Amérique. Les Européens partent à la conquête du Nouveau Monde et leur arrivée s’accompagne de plusieurs vagues d’épidémies. Ces maladies, mêlées aux mauvais traitements infligés aux tribus et aux famines, entraînent la quasi-disparition des populations autochtones. Une nouvelle étude publiée dans le Proceedings of the National Academy of Sciences vient toutefois apporter un nouvel éclairage sur la durée et la mise en place de cette extinction, rapporte Phys.org.
Sur ce sujet, deux hypothèses s’opposent. Certains chercheurs soutiennent que la disparition des Amérindiens s’est faite dès les premiers contacts avec les Européens. D’autres défendent l'idée d'une extinction progressive sur plusieurs années. Pour en savoir plus, une équipe de chercheurs a donc étudié dix-huit villages situés dans ce qui serait aujourd'hui le nord de l'État du Nouveau Mexique. Leurs conclusions révèlent deux facteurs importants. Sur le territoire étudié, le nombre d’Amérindiens a chuté brutalement, mais cette disparition s’est produite dans les années 1620: après près d’un siècle de présence européenne en Amérique. La date coïncide avec le début des missions catholiques, et notamment la création de la Congrégation de la Propaganda Fide par le Pape Grégoire XV.
Conséquences environnementales et sociales
Selon l'étude, 87% de la population amérindienne de la région meurt alors en soixante ans. Dans ces dix-huit villages, les Indiens Pueblos passent de 6.500 personnes à moins de 900. Ce changement brutal bouleverse l’environnement. Avec la disparition des populations, la forêt reprend ses droits. On assiste alors à de nombreux incendies et à une augmentation du taux de CO2. Ce phénomène a eu un tel impact que certains chercheurs considèrent cette période comme le début d’une nouvelle ère où l'homme commence à avoir un impact notable sur l'environnement: l'Anthropocène.
Les dégâts sociaux, eux aussi, continuent de frapper l'Amérique. La condition des Indiens y est déplorable, dénonce le journaliste Stéphane Trano dans Marianne. 2.1 millions d’Amérindiens, «soit l’écrasante majorité», vivent largement sous le seuil de la pauvreté. Alcoolisme, chômage et maladies sont très fréquents dans des campements qui tiennent «purement du bidonville». Bien que les indiens aient obtenu la citoyenneté américaine en 1924; l’accès au système de santé est rare et le taux de suicides «crève le plafond des statistiques».