Ces derniers mois, on entend beaucoup parler de ceux qui critiquent ou s’opposent à la venue des migrants en Europe, moins de ceux qui les aident et les soutiennent dans leurs périples. Cela dit, il se pourrait bien que les choses changent puisque l’Académie suédoise, en charge de désigner le Prix Nobel de la paix, est invitée à récompenser les habitants des îles grecques pour leur main tendue aux réfugiés.
Le quotidien britannique le Guardian nous l'apprend, un groupe d'universitaires prestigieux issus d'Oxford, Princeton, Harvard ou Cornell s'apprêterait à faire la demande de nomination officielle avec le soutien du gouvernement grec. Une pétition a aussi été lancée pour soutenir l'initiative. Mise en ligne sur la plateforme de l'organisation internationale Avaaz, elle compte déjà plus de 305.000 signatures sur 500.000 visées qui demandent à ce que le Prix Nobel de la Paix revienne aux habitants des îles grecques.
L’an passé, des millions de réfugiés ont fui leurs pays en guerre pour tenter de trouver la paix en Europe. Beaucoup arrivent de la Turquie, par la mer, à destination des îles grecques de Lesbos, Leros, Samos, Rhodes, Kos ou Chipos. Presque toujours dans des navigations de fortune dont les conditions de traversée sont très compliquées. Tous n’arrivent pas vivants.
Une aide matérielle et un soutien moral
La solidarité des Grecs s'est manifestée de nombreuses manières. Les pécheurs, par exemple, arrêtent de travailler (en pleine faillite du pays) pour secourir les réfugiés en mer dont les fragiles bateaux peinent à naviguer. Sur la terre ferme, les grands-mères chantent pour bercer les enfants horrifiés, peut-on lire sur le Guardian. De nombreuses aides matérielles sont également apportées aux familles. On leur fournit un toit, des vêtements secs et chauds, de la nourriture…
Si l'initiative aboutissait, ce serait la première fois de l'histoire que le Prix Nobel de la paix récompenserait un peuple à proprement parler, seules les organisations ou les individus étant éligibles. Il se pourrait toutefois que seule l'organisation «Réseaux solidaires» ne soit nommée. Malgré tout, ce serait l’occasion de rendre hommage à ces Grecs qui ont fait preuve spontanément d’une grande humanité, même si pour Matina Katsiveli, une habitante de Leros, «le sourire des personnes que nous aidons suffit comme récompense».