Pendant le dernier débat entre candidats démocrates à la présidentielle, Bernie Sanders a accusé Hillary Clinton d'avoir fait des discours rémunérés par la banque d'affaires Goldman Sachs.
«Moi je ne reçois pas d'argent des grosses banques, a déclaré le sénateur du Vermont. Je me méfie des gens qui reçoivent des grosses sommes venant de Wall Street.»
Depuis que Clinton a quitté son poste de secrétaire d'État en 2013, elle a en effet gagné 675.000 dollars rien que pour ses discours chez Goldman Sachs. Mentionner les liens d'un rival avec cette banque, qui symbolise tous les excès de Wall Street, est un thème de campagne récurrent, et pas seulement chez les démocrates.
«N'oubliez pas ça, les amis. Ils le possèdent»
La semaine dernière, le candidat républicain Donald Trump, le milliardaire qui fait une campagne aux tonalités populistes, accusait son rival Ted Cruz d'avoir financé sa campagne sénatoriale avec des emprunts avantageux obtenus chez Goldman Sachs, où sa femme Heidi Cruz travaillait à l'époque.
«Il appartient à Goldman Sachs. N'oubliez pas ça, les amis. Ils le possèdent», avait déclaré Trump devant une foule en Iowa.
Mais comme le rappelle Politico, malgré cette diabolisation de la banque d'affaires, les contributions faites par les employés et managers de Goldman Sachs représentent une des plus importantes sources de financement des divers candidats à la présidentielle. Jusqu'ici, ces donations ont atteint près de 800.000 dollars.
En 2008, un soutien influent d'Obama
Des employés de Goldman Sachs sont les plus importants soutiens financiers des campagnes des Républicains Jeb Bush (483.500 dollars) et Marco Rubio (79.600 dollars), qui ne sont actuellement pas très bien placés dans les sondages. Ted Cruz a jusqu'ici reçu 42.575 dollars venant d'eux. Quant à Hillary Clinton, elle a reçu 169.850 dollars.
Ce ne sont en effet pas toujours les républicains qui sont favorisés: en 2008, les banquiers de Goldman Sachs étaient la deuxième source de financement de la campagne de Barack Obama.
Le lien entre ces donations et l'influence politique de cette banque se retrouve dans certaines nominations. Comme le rappelait Bernie Sanders pendant le débat, de nombreux hauts postes à la Réserve Fédérale et au Département du Trésor sont traditionnellement occupés par des anciens de Goldman Sachs.