Le projet de loi sur le Grand Paris passe ce matin en Conseil des ministres. Depuis le 29 avril dernier, et le discours de Nicolas Sarkozy qui présentait le projet à la Cité de l'architecture et du patrimoine, les choses ont changé.
«La remise en cause de la décentralisation a été tuée dans l'oeuf», se félicite notamment Matignon. La semaine dernière, le secrétaire d'Etat à l'Aménagement de la région-capitale, Christian Blanc, s'était opposé au Premier ministre François Fillon. Dans les premières moutures du projet, aucun accord avec les collectivités n'était prévu. Mais le chef du gouvernement a pesé pour modifier le texte.
Tel quel, le texte prévoit un réseau de transports constitué d'«un métro automatique de grande capacité en rocade qui relie le centre de l'agglomération» à des pôles d'activité et aux aéroports. Christian Blanc a convaincu Nicolas Sarkozy de créer ce métro automatique autour de Paris avec une quarantaine de gares. Le projet compte ainsi favoriser un «développement économique et urbain structuré autour de territoires et de projets stratégiques» (Roissy, Le Bourget, la Défense, Orly, Marne-La-Vallée, Saclay...) permettant selon Blanc d'atteindre une croissance de 4% par an en Ile-de-France d'ici 10 ans et de créer 800.000 emplois en 15 ans. Les procédures sont accélérées pour pouvoir commencer dès 2012 ou 2013. C'est l'Etat qui décide du tracé de ce réseau «d'intérêt national», permettant ainsi les expropriations.
La Société du Grand Paris, établissement public dans lequel région et départements sont représentés, mais où l'Etat est majoritaire, réalisera le projet.
Le projet de loi donne à l'Etat des pouvoirs tels que de nombreux élus de gauche et de droite le vivent comme un désaisissement et une recentralisation.
Jean-Paul Huchon, président (PS) de la région et responsable des transports en commun, fustige un projet «centralisateur» et demande son retrait. Selon lui, l'objectif du Grand Paris serait de «confier des chantiers à des gangs du BTP».
D'autres élus de gauche voient ces changements d'un autre oeil. Patrick Braouezec, président (PCF) de Plaine Commune (Seine-Saint-Denis), planche déjà sur des chantiers avec le gouvernement. «Christian Blanc m'a un peu rassuré. Si on respecte le copilotage Etat-collectivités, on ne va pas faire la fine bouche.»
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Image de Une: Le parc départemental de la Courneuve est rêvé par le cabinet Castro comme un futur «Central Park». DR
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