Économie

La méthode pour bien consommer: être obsessionnel

Temps de lecture : 3 min

Même si les économies possibles dans les dépenses contraintes sont relativement modestes au cas par cas, la comparaison obsessionnelle et la persévérance aboutissent à des gains qui compensent la baisse ressentie du pouvoir d’achat.

Consommer futé pour dépenser moins, c’est possible… Mais les économies se méritent: seuls les consommateurs aux aguets sur les prix et qui font preuve de persévérance, peuvent espérer dégager dans la durée des économies substantielles sur leurs dépenses contraintes, incontournables dans la vie quotidienne d’un foyer. Et lutter ainsi contre la réduction perçue de leur pouvoir d’achat.

A partir d’une enquête réalisée auprès de 3.000 personnes pour le site LesFurets.com, l’institut d’études et de sondages Odoxa estime que les consommateurs qui optent pour des dépenses intelligentes et rationnelles –les «smart spenders»– représentent 13% des Français. Pour eux, pas question de coup de cœur ou de fièvre acheteuse mais un seul objectif: diminuer le poids des dépenses contraintes. Car, selon l’opinion de deux Français sur trois, elles ont progressé au cours des cinq dernières années. Mais ces dépenses sont aussi les plus difficiles à comprimer. D’où l’intérêt d’analyser les comportements.

Globalement, selon l’étude, ce type de dépenses représente en moyenne 908 euros par mois pour un foyer, soit environ 30% du revenu disponible moyen. Mais lorsqu’on est vigilant comme un «smart spender», le poids de ces dépenses est ramené à 823 euros, soit environ 10% d’économie par mois.

Il ne s’agit bien sûr que d’une moyenne: le montant de la dépense contrainte varie selon le revenu, passant de 496 euros par mois en dans un foyer au revenu inférieur à 1.500 euros, à 1.383 euros par mois lorsque le revenu est supérieur à 3.500 euros mensuels. Mais la problématique soulevée pour consommer malin s’exprime de la même façon dans les différents cas.

Les petits ruisseaux font les grandes rivières

Les économies sont inégales selon les postes de dépense. Sur le loyer, les factures de la vie quotidienne (électricité, gaz et eau) et les forfaits de télécommunications (téléphone fixe, mobile ou internet), les frais bancaires ou les remboursements de crédits à la consommation, les gains possibles sont minimes… de l’ordre de 1 à 2 euros par mois pour chaque poste.

Sur une année, consommer malin réduit la dépense de 1.000 euros

Ils peuvent doubler pour les complémentaires santé et assurances auto ou habitation, ainsi que les abonnements aux transports: 4 à 5 euros de moins par mois dans chaque cas. De tous les postes de dépense de la vie quotidienne, c’est sur le remboursement des emprunts immobiliers que le gain peut être le plus élevé: 27 euros par mois, selon l’enquête. Encore faut-il négocier ferme.

Au cas par cas, l’économie reste donc modeste. Cependant, l’addition de toutes ces sommes permet de d’enregistrer, dans la durée, des montants pertinents et intéressants. Pour y parvenir, la mise en concurrence est de règle. Et, surtout, de façon systématique. Car seule la persévérance paie: c’est elle qui fait la différence entre ces «smart spenders» et les 82% de Français qui se déclarent économes sans adopter toujours les bons comportements.

Les chiffres l’attestent: si on se projette sur une année, consommer malin réduit la dépense de 1.000 euros. Et si on ne considère que le remboursement des emprunts immobiliers en calculant l’économie réalisée sur la totalité de la durée d’un crédit de 20 ans, on arrive à un gain qui approche 6.500 euros, note Odoxa dans son scénario. De quoi justifier une éventuelle renégociation de son crédit.

Diversifier les modes de consommation

Comparer sans cesse et «challenger» tout achat: telle est la recette pour générer du pouvoir d’achat en comprimant les dépenses. Ce doit être une obsession de tous les instants, pour privilégier les promotions dans les grandes surfaces et les achats d’occasion sur des sites spécialisés, pour fréquenter de préférence les brocantes et vides-greniers… et choisir le troc plus que l’achat lorsque l’opportunité se présente.

Les consommateurs futés ont recours deux fois plus que l’ensemble des Français à ces modes de consommation économiques. Bien sûr, ils sont des clients attitrés du commerce low cost (dans plus de deux cas sur trois) tant pour l’habillement que l’alimentation et les voyages. Et ce sont des adeptes inconditionnels (dans neuf cas sur dix) des comparateurs de prix.

De même, ils achètent en gros, courent après les coupons, parrainent leurs proches pour obtenir des remises. Et ils ont d’emblée saisi les opportunités offertes par les plateformes communautaires de l’économie du partage, aussi bien dans le covoiturage que dans la location.

On note cependant des comportements générationnels: alors que les consommateurs de moins de 50 ans privilégient les plateformes communautaires, le troc en ligne ou les ventes privées sur internet, les plus de 50 ans se tournent surtout sur les produits en promotion, les comparateurs de prix, les achats en gros et les brocantes. Toutefois, selon Odoxa, le commerce en ligne s’est maintenant imposé pour tous les «smart spenders», quel que soit leur âge.

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