«Les Vents de l’Hiver n’est pas fini.» Dans un post du 2 janvier 2016 sur son blog personnel, l’écrivain George R. R. Martin a mis fin aux espoirs des fans du Trône de Fer de pouvoir lire le sixième tome prochainement. Ce n’est pas la première fois que cela arrive, c’est même une constante chez l’auteur: il prend son temps. «Écrire à ma propre vitesse et rendre l’ouvrage quand j’ai fini. C’est vraiment de cette façon que je suis le plus à mon aise», indique-t-il sur son blog.
Sans trop tomber dans les clichés, les délais à respecter représentent quelque peu l’antithèse de l’écrivain. George R. R. Martin avait d’ailleurs blagué à ce sujet en novembre 2015, comme il le raconte sur son blog.
Il avait déclaré à des étudiants que son problème avec les délais était la raison pour laquelle il était «devenu écrivain plutôt que journaliste»! Le seul problème, c’est que la sixième saison de la série Game of Thrones, adaptée par HBO, est programmée pour mi-avril. Et le fait de se faire spoiler les livres par la série n’est pas du goût de tous les fans.
«L’écriture forcée rend les choses pires»
Certains ont souvent critiqué l’auteur pour sa présumée procrastination. Ce qui avait fait dire à l’écrivain Neil Gaiman: «George R. R. Martin n’est pas votre salope» Et avait donné naissance au mème, moins vérifiable, de George Martin indiquant qu’à «chaque fois que quelqu’un [lui] demande combien de temps il reste avant le prochain livre, [il] tue un Stark»).
Dans un article du pure-player américain Inverse, l’écrivain Rowan Kaiser expliquait qu’il était tentant de blâmer l’auteur. Cependant, dans la vie d’un romancier, il y a énormément de temps passé à ne pas écrire. À laisser ses idées vagabonder. À supprimer les phrases forcées car «l’écriture forcée rend les choses pires».
Une narration difficile à conclure
Des fans reprochent à George R. R. Martin de passer trop de temps sur des détails. Et il est vrai que la saga d’heroic fantasy, au départ concentrée sur les personnages des Stark et de deux autres intrigues (celle de Tyrion Lannister et de Daenerys Targaryen), s’est développée dans les livres en une histoire de Westeros.
Pourtant, assure Rowan Kaiser, c’est cet attachement aux détails, à l’élaboration d’un monde complexe, qui a fait le succès de George R. R. Martin et de la série du Trône de Fer. Une série écrite d’une façon bien «spécifique» (en tant que lecteur, je ne peux que m’identifier à ce constat) et qui la rend «difficile à faire progresser et surtout à conclure», indique Kaiser. Cependant, nuance ce dernier, s’il sympathise avec George R. R. Martin dans sa quête, l’écrivain a tout de même «attrapé le tigre de la narration sérialisée par la queue, et doit maintenant en assumer les conséquences».