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En Indonésie, une madrasa et une mosquée pour femmes transgenres

Temps de lecture : 2 min

Ces femmes, bien qu’allant à l’encontre des normes sociales, sont croyantes et veulent pouvoir pratiquer leur religion.

Maryani, alias Maryoho, a construit une madrasa pour les femmes transgenres, à Yogyakarta, le 17 october 2008 | ADEK BERRY/AFP
Maryani, alias Maryoho, a construit une madrasa pour les femmes transgenres, à Yogyakarta, le 17 october 2008 | ADEK BERRY/AFP

Après un tremblement de terre qui a fait plus de 5.000 morts dans la ville indonésienne de Yogyakarta en 2006, des femmes transgenres de la ville ont décidé de créer un espace dans lequel elles pourraient prier ensemble. En 2008, elles ont fondé Al Fatah Pesantren, qui est, selon sa directrice, la seule madrasa pour femmes transgenres au monde, rapporte le New York Times.

La quarantaine d’élèves de cette école coranique sont en moyenne beaucoup plus âgées que les étudiants des madrasas habituelles, souvent des enfants et des adolescents. En effet, la plupart n’ont pas reçu une éducation islamique traditionnelle quand elles étaient jeunes car elles ont été expulsées de leurs foyers du fait de leur identité de genre.

Difficile de prier dans les mosquées traditionnelles

En Indonésie, les femmes transgenres sont appelées warias, un mot qui est une contraction de «wanita», qui veut dire femme, et «pria», qui veut dire homme en indonésien. Elles sont exclues de la plupart des emplois habituels et gagnent souvent leur vie en tant que coiffeuses, danseuses ou prostituées.

Mais, malgré une sexualité qui va à l’encontre des normes sociales acceptées, ces femmes sont croyantes et veulent pouvoir pratiquer leur religion. Or certaines ont expliqué au journaliste du New York Times qu’il leur était difficile de prier dans les mosquées traditionnelles, où les gens les dévisagent ou refusent de s’asseoir à côté d’elles.

Si leur école n’a pas été reconnue par le Conseil des Oulémas, qui assiste le gouvernement en ce qui concerne les questions religieuses, elle est en revanche soutenue par Nahdlatul Ulama (N.U.), la plus grande organisation musulmane du pays.

En effet, de nombreuses institutions affiliées à N.U. ont accepté d’envoyer des enseignants à la madrasa, et ont mis sa directrice, Shinta Ratri, en contact avec des leaders religieux qui soutiennent sa mission pour une plus grande acceptation de ces femmes.

Comme l’explique Shinta Ratri au New York Times, «la culture javanaise est beaucoup plus ouverte en matière de genre, parce que les femmes transgenres faisaient partie de la culture javanaise bien avant l’arrivée de l’islam».

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