France

Vu de l’étranger, Laurent Fabius est le «gangster» qui a sauvé la planète

Temps de lecture : 2 min

Le travail du ministre des Affaires étrangères français à la tête du sommet écologique de Paris est salué par de nombreux médias.

Laurent Fabius et Laurence Tubiana, chef des négociateurs français, lors de la session finale de la COP21 | PHILIPPE WOJAZER/POOL/AFP
Laurent Fabius et Laurence Tubiana, chef des négociateurs français, lors de la session finale de la COP21 | PHILIPPE WOJAZER/POOL/AFP

On ne l’avait pas vu venir. Laurent Fabius, dont on moquait les atermoiements sur le dossier syrien, est une sorte d’équivalent moderne de Talleyrand, diplomate au doigté quasi légendaire, de Napoléon et peut-être du Mahatma Gandhi.

Depuis la fin du cycle de la COP21, hébergée à Paris durant dix jours et qui vient de s’achever samedi 12 décembre par un accord satisfaisant les 195 pays-membres, une bonne partie de la presse internationale loue l’habileté du ministre des Affaires étrangères français dans ce sommet qu’il présidait. Dans un article titré «Meet Laurent Fabius, Non-Stop Climate Negotiations Gangster» (c’est-à-dire «Laissez-nous vous présenter Laurent Fabius, le gangster des négociations non-stop pour le climat»), le site américain Wired raconte qu’un représentant du Timor oriental, à la veille de la fin de la COP21, se proposait de suggérer le nom de Fabius comme récipiendaire du prochain prix Nobel de la paix. Plus concrètement, le site s’émerveille de la capacité de simplification et de concorde qui a animé Laurent Fabius et son équipe.

Conversion écologique de Laurent Fabius

L’ancien Premier ministre de François Mitterrand n’a pourtant jamais eu la réputation d’être un grand écolo devant l’éternel. Mais il semble qu’il ait fait le nécessaire pour apprendre beaucoup au sujet de l’environnement ces derniers mois. Il en a en effet multiplié les rencontres bilatérales depuis un an, en sillonnant le monde pour parler développement durable avec les exécutifs de toute la planète afin de préparer la COP21 au mieux.

The Economic Times, journal économique indien, sait trouver les mots pour flatter Laurent Fabius et l’ego des Français en général: «La France est considérée comme la mère de la diplomatie moderne, et cette conférence a prouvé que le pays était encore maître dans cet art.» L’article souligne la rigueur de la délégation française dans la dernière ligne droite. Alors que les négociations menaçaient d’achopper à l’approche de la clôture des débats, les Français n’ont pas hésité à mettre des pays aux intérêts divergents devant leurs responsabilités, invitant leurs représentants à s’isoler et à ne revenir qu’avec une proposition commune.

Trêve de flagorneries, le Guardian met les pieds dans le plat et interrompt le concert de louanges (il fallait bien que cela vînt des Anglais). De manière impitoyable, le quotidien britannique dresse le pedigree de Laurent Fabius, sa longévité en politique et le nombre des postes qu’il a occupés ou fonctions qu’il a exercées:

«Si vous voulez comprendre pourquoi six millions de Français mécontents ont apporté leur soutien aux candidats du Front national de Marine Le Pen à l’élection régionale (et en feront autant à la prochaine occasion), le mieux est encore de contempler la carrière de Laurent Fabius.»

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