Après la fusillade qui a fait quatorze morts à San Bernardino le 2 décembre, plusieurs organisations musulmanes américaines se sont mobilisées pour lever des fonds pour les familles des victimes. La collecte de fonds s’est accélérée depuis qu’il a été révélé que les deux tueurs, Syed Rizwan Farook et Tashfeen Malik, étaient musulmans et avaient prêté allégeance à Daech.
En seulement quatre jours, la campagne Muslims United for San Bernardino (musulmans unis pour San Bernardino) a levé plus de 100.000 dollars venant de plus de 1.000 donateurs à travers le pays, rapporte le Los Angeles Times.
«Nous voulons répondre au mal par le bien, comme l’ordonne notre foi, et envoyer un puissant message de compassion à travers l’action», déclarent les organisateurs sur le site LaunchGood.
«Aussi américains que les autres»
Cette plateforme de crowdfunding a été lancée il y a deux ans par Chris Blauvelt, un Américain converti à l’islam, que le Los Angeles Times a interviewé:
«Après le 11-Septembre, le réveil a été brutal. Nous nous sommes rendu compte que nous devions faire plus qu’être de bons docteurs et ingénieurs qui achètent des maisons dans les banlieues. Nous devons aussi faire un geste pour les communautés dans lesquelles nous vivons, pour la communauté américaine.»
Depuis son lancement, LaunchGood a levé plus de 5 millions de dollars. En juillet, une campagne a donné 100.000 dollars pour des églises noires brûlées dans le Sud, ainsi que de l’argent pour soutenir les élèves intéressés par la science, après l’arrestation d’Ahmed, l’adolescent qui avait amené une horloge prise pour une bombe artisanale dans son école du Texas.
Jusqu’ici, la campagne pour les familles des victimes de la fusillade de San Bernardino est celle qui a été la plus efficace, avec environ 1.000 dollars qui arrivent chaque heure. Les donations se sont particulièrement accélérées depuis que ces efforts ont été soutenus officiellement par le Conseil islamique de Californie du Sud, qui représente soixante-dix-huit mosquées et associations locales.
Un représentant de l’institut islamique du comté d’Orange expliquait au Los Angeles Times:
«Depuis le 11-Septembre, nous avons ressenti le besoin de sortir de nos cocons. Nous sommes aussi américains que les autres... mais si la société ne le ressent pas, c’est que je ne fais pas assez d’efforts.»