France

Régionales: la percée de Marine Le Pen relayée par la presse étrangère

Temps de lecture : 3 min

La large majorité des journaux étrangers revient sur le succès du Front national au premier tour des régionales.

Des affiches de campagne dans la région Nord-Pas-de-Calais. À gauche, le candidat du Front de Gauche Fabien Roussel. À droite, la candidate du Front National Marine Le Pen, le 24 novembre 2015. REUTERS/Pascal Rossignol
Des affiches de campagne dans la région Nord-Pas-de-Calais. À gauche, le candidat du Front de Gauche Fabien Roussel. À droite, la candidate du Front National Marine Le Pen, le 24 novembre 2015. REUTERS/Pascal Rossignol

Le Front national est arrivé en tête à l'issue du premier tour des élections régionales, devant le rassemblement de la droite (LR-UDI-Modem) et le PS, ce 6 décembre. Le parti de Marine Le Pen est également en tête dans six régions, et semble en mesure d'en remporter deux d'entre elles: le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, et la Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

Si les quotidiens français font bien évidemment leur une sur ces élections, la presse étrangère s'en est également fait un large écho, même si ce sujet passe parfois derrière l'allocution de Barack Obama, en tête des actualités internationales.

En Grande-Bretagne, le Guardian revient longuement sur son site sur la «percée significative du FN au lendemain des attaques terroristes à Paris».

Pour la BBC, «le message de ce premier tour est simple et sans équivoque: une fois de plus l'extrême droite arrive en tête», et pour le média publique britannique, «les attentats de Paris ont joué un rôle» dans ces résultats, même s'il serait faux de dire que «le triomphe de Marine Le Pen ne soit dû qu'aux peurs du terrorisme»:

«Ils ont précipité les questions d'immigration et de sécurité au cœur des débats, des questions qui ont toujours été les cartes maîtres du FN. Tout ce que le FN a eu à dire était “on vous l'avait bien dit, et les socialistes et le parti Les Républicains ont eu du mal à trouver une réponse.»

«Le centre-droit vit une défaite relative»

Le site du quotidien brésilien O Globo fait un résumé factuel du résultat de ces élections, et rappelle que dimanche prochain 1.671 personnes seront élues en métropole, Guadeloupe et Réunion, ainsi que 51 en Corse, et 102 en Guyane Française et Martinique.

Côtés belge, suisse, espagnol et italien, on tire plus ou moins les mêmes conclusions. Le quotidien belge Le Soir parle d'une «marée noire», tandis que les Suisses du Temps présentent le Front national comme étant «plus que jamais [...] le premier parti politique français». El Pais indique que Marine Le Pen «consolide l'extrême droite comme le premier parti de France», et parle de «l’écroulement du Parti socialiste de François Hollande», comme l'a noté Courrier International.

«Le centre-droit vit une défaite relative, à la fois incapable de capitaliser sur la défaite socialiste et de gagner du terrain sur l’extrême droite.»

La Stampa qui revient également en longueur sur ces élections, précise que le vote en faveur Marine Le Pen n'est pas un vote de protestation, et se demande si après la France, le populisme ne va pas également s'installer en Italie.

«Virage idéologique à droite»

En Allemagne, le Frankfurter Allgemeine Zeitung parle d'un «vent de colère qui souffle sur la France», et du triomphe du Front national, lors de ces régionales, et indique déjà que Marine Le Pen «s'ouvre ainsi la voie pour l'élection présidentielle du printemps 2017». Quant au Spiegel, il évoque «un virage idéologique vers la droite», une «débâcle électorale pour les socialistes» que «même la nouvelle popularité du président après les attentats du 13 novembre n'a pu empêcher», mais aussi une défaite de la droite «qui avait espéré une percée significative lors de ces élections, et qui arrive en tête dans seulement trois régions».

Côté russe, Russia Today a largement couvert ces élections, dans sa version française et se demande désormais quelle sera la stratégie du PS et du parti Les Républicains pour le second tour, expliquant que «le parti de Marine Le Pen oblige les deux partis de gouvernement à des choix»:

«Si le PS a déjà annoncé le retrait de ses listes dans trois régions, de son côté, Nicolas Sarkozy n'entend visiblement pas demander à ses candidats de se retirer. [...] La fameuse stratégie du Ni-Ni devrait d'ailleurs être validée ce matin par le bureau politique des Républicains. Une position en revanche difficile à faire accepter par les alliés des Républicains de l'UDI. Le débat devrait s'inviter au bureau politique de la formation de droite ce matin.»

Comme l'indique justement le New York Times, qui a fait un long résumé de cette soirée électorale et évoque le succès du Front National: «Le FN a bien réussi lors du premier tour des précédentes élections, il a eu plus de mal à gagner des voix lors du second, quand d'autres partis se sont unis ou se sont retirés pour empêcher l'extrême droite de l'emporter.»

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